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Le budget présenté par le ministre des Finances Eric Girard prévoit un déficit public de 13,6 milliards de dollars (G$) pour l’année 2025-2026. Plusieurs organisations ont réagi à cette annonce par des communiqués. Voici un résumé des principales réactions.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) accueille positivement l’engagement du gouvernemental envers les PME, notamment avec l’annonce du plan PME 2025-2028. Ce plan prévoit une enveloppe de 42,3 millions de dollars (M$) sur trois ans, une diminution de la paperasserie, ainsi que des mesures fiscales pour stimuler l’innovation.

« Le plan PME 2025-2028 est une orientation encourageante que nous suivrons de près. Il reste que nous sommes toujours la province à la fiscalité la plus lourde et injuste du pays pour les petites entreprises », souligne François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI.

En outre, si la fédération s’inquiète de l’ampleur du déficit public de 13,6 G$, elle se dit rassurée que le gouvernement affirme avoir un plan pour atteindre l’équilibre budgétaire.

Elle note toutefois un certain resserrement au Fonds des services de santé (FSS), « ce qui n’est pas une bonne nouvelle ».

Des leviers incomplets

Le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) observe pour sa part que les leviers pour améliorer l’environnement d’affaires ne sont pas présents pour les détaillants, qui sont frappés de plein fouet par la guerre commerciale avec les États-Unis.

« Le gouvernement mise beaucoup sur l’innovation, ce qui constitue un outil important, mais la résilience de notre économie repose beaucoup sur l’harmonisation réglementaire, l’élimination des obstacles au commerce intérieur et une réduction rapide du coût des affaires », affirme Michel Rochette, président du CCCD – Québec.

Si l’organisme salue les investissements dans les certifications Les Produits du Québec, il déplore toutefois que de nombreux détaillants soient parfois contraints d’importer certains produits en raison de l’absence de solutions locales.

En outre, le Conseil accueille positivement la mise en place de la nouvelle Stratégie québécoise de lutte contre la criminalité, en indiquant qu’elle devra inclure le vol à l’étalage et la violence en magasin, des délits causant des pertes annuelles de près de 2 G$ au Québec.

Toutefois, le CCCD regrette l’absence de mesures permettant aux détaillants québécois de commercer sur un pied d’égalité avec certaines plateformes étrangères en ligne, dont plusieurs ne respectent pas les obligations fiscales, environnementales et sociales imposées aux détaillants ayant une place d’affaires au Québec.

Vers la réduction des services publics

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) déclare quant à elle que « le budget 2025-2026 du gouvernement du Québec trace la voie vers la réduction des services publics dans les prochaines années », soulignant que ceux-ci sont pourtant des stabilisateurs économiques importants.

Elle déplore que le budget se concentre sur les investissements dans les infrastructures routières et le soutien aux entreprises, et néglige les mesures de formation et de requalification.

La Centrale critique également l’optimisation des dépenses fiscales, estimant que le gouvernement manque de courage pour éviter l’austérité.

En matière de santé et de services sociaux, des compressions budgétaires affectent les soins à la population, qui n’est pas au bout de ses peines.

Bien que la CSQ accueille favorablement l’investissement de 10 M$ du gouvernement pour l’installation de gicleurs dans les résidences privées pour aînés, elle aurait souhaité aussi des annonces répondant aux besoins en matière d’hébergement, notamment en ce qui concerne le soutien à domicile, qui n’est pas abordé dans le budget.

De même, elle regrette aussi l’absence de nouveaux investissements pour la construction de logements sociaux, en pleine crise du logement.

Des efforts salués, mais un déficit préoccupant

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) « accueille avec satisfaction et prudence le budget 2025-2026 du Gouvernement du Québec ».

En dépit des investissements prévus dans les infrastructures et l’accent mis sur l’innovation pour stimuler l’économie québécoise, le Conseil reste préoccupé par le déficit historique et exprime des doutes quant à la faisabilité d’un retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030.

« Le gouvernement annonce plusieurs mesures intéressantes pour soutenir les entreprises, mais l’incertitude entourant les prévisions de croissance de l’économie québécoise dans le contexte de guerre commerciale pourrait l’obliger à réajuster le tir en cours de route pour éviter une possible récession », déclare Norma Kozhaya, vice-présidente à la recherche et économiste en chef du CPQ.

L’organisation salue par ailleurs la volonté du gouvernement d’encourager l’innovation, grâce à un régime d’aide fiscale renouvelé et une enveloppe de 271 M$ sur cinq ans pour soutenir la recherche et l’innovation en entreprise et leur commercialisation.

Parmi les mesures, les fonds dédiés pour des projets d’entreprises contribueront, selon le CPQ, à renforcer la résilience et la productivité face à la guerre commerciale. Toutefois, des règles plus souples pour attirer et retenir des travailleurs étrangers temporaires auraient été souhaitables pour ne pas limiter l’impact des mesures annoncées.

Un équilibre budgétaire difficile à atteindre

Le Comité des politiques publiques (CPP) de l’Association des économistes québécois déclare appuyer la décision du ministre des Finances Eric Girard de présenter dans son budget un plan de retour à l’équilibre budgétaire en 2029-2030.

Cependant, pour atteindre cet objectif, il faut une croissance annuelle moyenne des dépenses de portefeuilles de 1,7 % dans les prochaines années, contre 7,7 % en moyenne au cours des six dernières années, et identifier des mesures pour combler un écart résiduel de 2,5 G$, indique le CPP.

De plus, la possibilité que les États-Unis imposent des tarifs de 25 % sur les exportations canadiennes dans les mois à venir rend l’atteinte des cibles budgétaires du Québec « hautement incertaine ».

Le CPP estime que le gouvernement fédéral devrait assumer la majorité des mesures de soutien qui pourraient être nécessaires en raison de l’application de tarifs par les États-Unis.

Par ailleurs, il accueille positivement les mesures prises par le ministre pour mieux cibler les mesures d’aide fiscale à l’innovation par les entreprises, ainsi que le rehaussement des budgets en maintien d’actifs au Plan québécois des infrastructures.

Le comité soutient à ce propos la requête du gouvernement du Québec auprès du gouvernement fédéral concernant le rétablissement d’un financement permanent pour les infrastructures.