Les régimes de retraite vont devoir accepter de prendre davantage de risques et élargir leur éventail d’investissements, affirme un rapport de JP Morgane Chase, repris par Bloomberg.
Après la crise de 2008, les régimes de retraite ont fait en sorte de diminuer le risque de leurs investissements, toutefois leur stratégie n’a pas évolué depuis lors et semble maintenant désuète. En raison de leur peur du risque, les régimes de retraite privilégient les titres à revenu fixe de longue durée, des titres qui ne rapportent que peu de rendements alors que les taux d’intérêt sont au plus bas.
« Les compagnies d’assurance et les gestionnaires de titres à revenu fixe peu qualifiés ont fait croire à la communauté des retraités que la meilleure façon d’utiliser ce capital était de faire hiberner leur régime de retraite et de le liquider, ce qui est faux », a souligné Jared Gross, responsable de la stratégie de portefeuille institutionnel chez le gestionnaire d’actifs, dans une entrevue.
Dans son rapport, JP Morgan Chase affirme que l’orientation des régimes de retraite devrait être remise en cause, bien que la firme soit consciente de la pression que mettent les compagnies d’assurance et les gestionnaires de titres à revenu fixe sur les régimes de retraite.
JP Morgan Chase leur suggère de regarder du côté des actions, des fonds spéculatifs, de l’immobilier et de la dette souveraine des marchés émergents pour ajuster leur niveau de risque et ainsi rencontrer les attentes de rendement.
La firme rappelle qu’avant la crise de 2008, les régimes de retraite étaient davantage exposés aux actions, il ne s’agit donc pas de créer un précédent, mais de revenir à une situation qui a déjà été la leur, afin d’offrir plus de robustesse et de diversification à leur portefeuille.
Le moment semble idéal pour les entreprises de se décharger de leurs obligations par le biais d’un transfert des risques liés aux pensions. En effet, les niveaux de financement des régimes parrainés par les sociétés du S&P 1500 s’élèvent à 94 %, selon les données de Mercer. Le marché de ces transactions serait en passe de connaître son année la plus active depuis 2012, affirment les auteurs du rapport.
« Les fonds qui se stabilisent continueront à utiliser le marché du transfert des risques liés aux pensions. Ils doivent le faire, a admis Jared Gross. Mais seulement lorsque cela a un sens économique. Ils ne doivent pas se pousser jusqu’à un point d’inefficacité. »