On peut comprendre car les banques canadiennes occupent une place tellement importante dans le paysage boursier canadien. En effet, le secteur financier représente plus de 30 % de la pondération de l’indice S&P/TSX.
Depuis la crise financière de 2008, les actions de banques canadiennes ont procuré une appréciation constante du capital tout en procurant à leurs détenteurs de généreux dividendes.
Plus souvent qu’autrement, les résultats trimestriels des banques surprennent agréablement les observateurs. Pourtant, depuis plus d’un an, on craint une détérioration du secteur immobilier canadien. Pour l’instant, les banques n’ont certainement pas été affectées. Elles ont même pu diminuer leurs réserves pour mauvais prêts au cours des derniers trimestres.
De plus, on craignait une baisse des bénéfices imputables aux opérations sur les marchés financiers. Là encore, ce ne fut le cas pour la plupart des banques. Conséquence, les actions des banques canadiennes se sont appréciées de 27 à 36 % au cours de derniers 12 mois.
Même si les derniers résultats publiés en mai ont pu différer d’une banque à l’autre, toutes ont très bien fait en bout de ligne. Par exemple, les profits de la Banque Royale ont nettement surpassé les prévisions des analystes au dernier trimestre. Le titre a aussitôt bondi de plus de 3 % pour ensuite continuer à s’apprécier pour se retrouver aujourd’hui à 80,75 $, soit un gain de près de 11 % pour les trois derniers mois.
À la Banque Nationale, les résultats ont déçu. Le titre s’était apprécié durant les 5 séances précédant l’annonce des résultats, car les analystes prévoyaient plutôt le contraire. Le cours de l’action perdit rapidement plus de 4 %. Mais après une période de consolidation durant le mois de juin, le titre retrouva une tendance haussière et s’apprécia de près de 9 % durant l’été.
Quels seront les résultats cette fois-ci ? La croissance des prêts a-t-elle été au rendez-vous ? Les marchés financiers ont-ils permis d’engranger à nouveau de gros profits ?
« C’est toujours difficile à prévoir et l’exercice est peut-être quelque peu futile en soi », répond Luc R. Fournier, gestionnaire de portefeuilles à l’Industrielle Alliance. « Sauf quand leurs dirigeants ont commis de graves erreurs de gestion dans le passé, les banques canadiennes ont été des machines à faire de l’argent, et on ne perçoit pas de telles erreurs actuellement », ajoute M. Fournier. « Les banques constituent une position de base (core holding) dans nos portefeuilles et continueront de l’être », dit-il.
Quant à l’attitude de Standard and Poor’s la semaine dernière qui abaissait sa cote concernant les perspectives des banques canadiennes, le gestionnaire de l’Industrielle Alliance y accorde peu d’importance. « Les agences de crédit réagissent après le fait à des situations qui sont connues, si bien que les marchés ont déjà généralement escompté la chose », dit-il. Les actions des banques n’ont d’ailleurs été aucunement affectées par l’annonce de Standard and Poor’s.