L’été, la vie est facile ? Pas tout à fait lorsqu’il faut faire face à une pandémie et à des marchés réactifs. Des commentaires récents sur le marché ont souligné les risques qui guettent les investisseurs pendant ces semaines brumeuses de l’été.
Kristina Hooper, chef de la stratégie des marchés mondiaux chez Invesco, a écrit dans un billet de blogue récent qu’elle surveillait de près les vents contraires qui pourraient déclencher la prochaine baisse des prix.
La COVID-19 arrive en tête de liste, le variant Delta étant responsable d’une propagation continue à l’échelle mondiale, y compris dans les pays d’Asie du Sud-Est comme l’Indonésie.
« Compte tenu des taux de positivité à deux chiffres, les experts médicaux craignent que l’Indonésie ne soit un terreau idéal pour d’autres variants », écrit Kristina Hooper.
Elle note également la possibilité que l’efficacité des vaccins diminue, comme les données d’Israël peuvent le suggérer, et l’effet subséquent pour les investisseurs. « Si les vaccins n’étaient plus très efficaces face à la COVID-19, cela pourrait provoquer une sérieuse nervosité sur le marché », analyse-t-elle.
Dans ses perspectives de mi-année, Placements Mackenzie ajoute également le risque que posent les variants de la COVID-19, y compris les infections de rupture. Toutefois, il est bon de noter que les experts du rapport considèrent les variants de rupture plutôt comme un risque de queue, susceptible de « stimuler de nouveaux efforts de vaccination, ainsi qu’une répétition des soutiens gouvernementaux ».
Le revers de la médaille, alors que les économies rouvrent, est de faire face à une diminution du soutien gouvernemental. Mercredi dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) n’envisageait pas encore de réduire les taux d’intérêt, mais a déclaré que l’économie était plus proche des objectifs de la Fed en matière d’emploi et d’inflation. Alors que la Fed s’achemine vers la normalisation de sa politique monétaire, les commentaires des membres de son comité peuvent ébranler les marchés, assure Kristina Hooper.
Si la diminution du soutien gouvernemental est un obstacle potentiel pour les actifs à risque, les entreprises sont également confrontées à des problèmes de chaîne d’approvisionnement et à des pénuries de main-d’œuvre, selon le rapport de Mackenzie. Si ces problèmes persistent, le marché devra prendre en compte les conséquences négatives, telles que la pression sur les marges due à la hausse des coûts.
Bien que les entreprises profitent généralement d’une augmentation de la demande et puissent remédier aux contraintes d’approvisionnement avec le temps, elles seront confrontées à des difficultés si les banques centrales relèvent brusquement les taux en réponse à une hausse de l’inflation, affirment les experts de Mackenzie.
Le plafond de la dette américaine constitue un autre vent contraire pour le marché, la suspension de la limite de la dette expirant le 31 juillet. Le plafond affecte la capacité du Trésor américain à émettre des obligations et à payer ses factures, souligne Kristina Hooper.
Bien que le gouvernement américain puisse probablement continuer à fonctionner en utilisant des « mesures extraordinaires » jusqu’à l’automne, « plus il faudra de temps pour parvenir à un accord [sur le relèvement du plafond], plus le potentiel de volatilité sera élevé », ajoute-t-elle.
Kristina Hooper suggère aux investisseurs de se préparer à des baisses de régime en restant diversifiés et liquides. « Pour ceux qui disposent de liquidités sur la touche, continuez à rechercher des opportunités d’achat. »
Bien que Mackenzie s’attende à ce que la reprise se poursuive, « les marchés auraient dû subir depuis longtemps une correction normale et saine » d’environ 10 %.
« Si ce scénario devait se produire, nous serions des acheteurs d’actifs à risque », déclare la société.