Le programme de 103 pages du Parti vert du Canada, publié mardi, s’en prend aux banques et à l’industrie des services financiers en général.
Le parti imposerait une taxe sur les transactions financières de 0,5% dans le secteur de la finance, similaire à ce qui existe en France depuis 2012. Les banques commerciales seraient également taxées de 5% supplémentaires sur leurs bénéfices, les coopératives de crédit, les caisses populaires et les coopératives étant exemptées. En août, les Libéraux se sont engagés à augmenter le taux d’imposition des sociétés pour les banques et les compagnies d’assurance de 15 % à 18 % sur tous les bénéfices supérieurs à 1 milliard de dollars (G$) s’ils sont réélus.
Les Verts augmenteraient également le taux d’imposition des sociétés, mais de 15 % à 21 % afin de s’aligner sur le taux d’imposition des sociétés aux États-Unis. Le taux d’imposition des petites entreprises serait toutefois plafonné à 9 %, et le parti s’est engagé à prolonger les subventions salariales et locatives jusqu’à ce que les restrictions liées à la pandémie « soient entièrement levées ».
Dans le but de cibler l’amortissement des « billets de saison et des loges privées lors d’événements sportifs », le parti supprimerait la déduction de 50 % pour les repas et les divertissements des entreprises.
Les Verts ont répété leur proposition de l’élection de 2019 d’imposer une taxe de 1% sur la richesse familiale nette supérieure à 20 M$. Le NPD a également promis un impôt sur la fortune dans leur plateforme de 2021, mais avec un seuil de 10 M$.
Et comme les Libéraux et le NPD, les Verts ont inclus une « taxe sur les produits de luxe, tels que les avions et les voitures de luxe » dans leur plateforme. Aucun chiffre ou seuil n’a été fourni pour cette taxe. En août, les Libéraux ont lancé des consultations sur la taxe de luxe promise dans la plateforme 2019 du parti et dans le budget 2021.
Les Verts ont également répété une promesse faite en 2019 de « supprimer les échappatoires fiscales sur les options d’achat d’actions qui profitent aux riches ». Les Libéraux ont adopté en juin une loi qui impose un plafond annuel de 200 000 $ sur les attributions d’options d’achat d’actions aux employés imposées effectivement au taux des gains en capital.
Le programme des Verts aborde également la question des gains en capital, affirmant que le parti supprimera ce qu’il appelle les « échappatoires fiscales en matière de gains en capital » qui permettent aux personnes et aux sociétés de « n’ajouter que la moitié de leurs gains en capital à leur revenu imposable ». Le programme ne précise pas si le taux d’inclusion des gains en capital sera modifié ni comment il le sera. Le NPD a promis de porter le taux d’inclusion des gains en capital à 75 %.
Parmi les autres promesses des Verts, mentionnons un revenu minimal garanti, dont les niveaux seraient ajustés au coût de la vie régional ; la gratuité de l’éducation postsecondaire, au coût d’environ 10,2 G$ par année ; l’annulation de toutes les dettes de prêts étudiants détenues par le gouvernement fédéral ; et la réglementation de l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada « pour exiger le désinvestissement des actions dans les secteurs du charbon, du pétrole et du gaz et pour s’assurer que tous les investissements sont éthiques et favorisent la durabilité environnementale ».