Des jetons en bois sur lesquels on peut voir plusieurs dessins en vert symbolisant des concepts reliés à la finance durable.
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Longtemps réservé au capital-investissement et au financement privé, l’investissement d’impact s’étend désormais aux actions de sociétés ouvertes. Pour les experts de l’Association pour l’investissement responsable (AIR), cette évolution marque un changement de paradigme, soutenu par une meilleure capacité de mesure et une volonté croissante d’investir dans des entreprises cotées capables de conjuguer performance financière et impact sociétal.

Dans une analyse récente, l’AIR souligne que l’investissement d’impact, historiquement centré sur les titres de créance privés et les fonds de capital-investissement, connaît une transformation notable. Les actions de sociétés ouvertes apparaissent aujourd’hui comme une classe d’actifs de plus en plus pertinente pour répondre aux grands enjeux mondiaux.

Deux facteurs expliquent ce changement, selon l’AIR. D’une part, les défis planétaires tels que les Objectifs de développement durable (ODD) exigent une mobilisation massive de capitaux, difficilement atteignable sans les marchés publics. D’autre part, les outils permettant de mesurer l’impact des investissements en actions cotées se sont nettement améliorés, ce qui renforce la crédibilité de ces placements.

Les données mondiales confirment cette tendance : les actifs sous gestion liés à l’impact atteignent 1 600 milliards de dollars américains, soit plus de 1 % des actifs mondiaux. Pour les experts de l’AIR, cette croissance n’est pas uniquement motivée par des convictions éthiques, mais aussi par la reconnaissance croissante que rendement et impact peuvent aller de pair.

Les principes en pratique
L’AIR rappelle que pour que les placements en actions de sociétés ouvertes s’inscrivent dans une véritable démarche d’impact, ils doivent reposer sur une approche structurée. L’organisation s’appuie notamment sur les principes du Global Impact Investing Network (GIIN), qu’elle considère comme essentiels pour garantir la crédibilité et l’efficacité de ce type de placement.

Parmi ces principes : une intention explicite d’investissement à impact, une démonstration rigoureuse des effets réels, une gestion et une mesure continue du rendement lié à l’impact, et enfin, une volonté de contribuer au développement du marché de l’investissement responsable. Pour l’AIR, ces balises permettent d’éviter que la quête de rendement ne relègue l’impact au second plan, tout en assurant un alignement durable avec les objectifs sociétaux.

Selon l’AIR, les sociétés ouvertes sont bien positionnées pour générer un impact à grande échelle. Leur capacité à toucher des millions de personnes avec leurs produits et services permet d’amplifier les effets positifs recherchés par les investisseurs d’impact. En investissant dans ces entreprises, les gestionnaires de fonds peuvent exercer une influence directe sur leurs orientations stratégiques et favoriser des pratiques plus durables et inclusives.

Dans un contexte où les investisseurs, institutionnels comme individuels, exigent plus de transparence et de sens dans la gestion de leur portefeuille, cette ouverture de l’investissement d’impact aux marchés publics pourrait s’avérer décisive pour répondre à ces attentes, tout en participant activement à la résolution des défis sociaux et environnementaux contemporains.