De nombreux courtiers paieront plus cher selon le nouveau modèle de frais unique proposé par l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI).
L’organisme d’autoréglementation (OAR) du secteur de l’investissement cherche à obtenir des commentaires sur la nouvelle approche qu’il propose pour son financement, ce qui représentera un changement fondamental dans la façon dont les frais sont calculés pour les courtiers en fonds, tandis que les courtiers en valeurs mobilières finiront par assumer une plus grande part du fardeau du financement.
Le modèle de tarification intégré proposé, qui remplacerait le modèle de tarification provisoire adopté par l’OAR immédiatement après la fusion qui a donné naissance à l’autorité de réglementation unique, comprend une cotisation annuelle pour les courtiers, ainsi que des frais de demande d’adhésion et des frais de changement d’activité.
(Le modèle de cotisation intégré ne couvre pas les coûts de l’intégration des OAR pour créer l’OCRI, qui reste un exercice distinct.)
Selon le nouveau modèle proposé, les cotisations annuelles des entreprises seraient calculées en fonction de l’importance de leur chiffre d’affaires et du nombre de leurs représentants.
Bien que cette approche soit similaire au modèle de frais existant pour les courtiers en valeurs mobilières, l’OCRI estime qu’elle représente « un changement important » pour les courtiers en fonds, dont les frais sont actuellement calculés sur la base des actifs sous administration.
Dans son avis expliquant le nouveau modèle proposé, l’OCRI affirme qu’une méthodologie basée sur les actifs sous administration ne fonctionnerait pas bien pour tous les courtiers en valeurs mobilières, compte tenu de la diversité de leurs activités. Le fait de baser le modèle sur les revenus et les représentants a été considéré comme le meilleur moyen de créer un modèle qui pourrait être appliqué à toutes les entreprises, indépendamment de leur taille ou de leur modèle d’entreprise.
Selon l’approche proposée, les courtiers en valeurs mobilières devront également assumer une plus grande part des besoins de financement de l’OAR.
Selon la proposition, les courtiers en valeurs mobilières et les sociétés doublement enregistrées financeraient environ 71 % des coûts de l’OAR dans le cadre du nouveau modèle, contre 61 % dans le modèle actuel. En conséquence, la part des courtiers en valeurs mobilières passera de 39 % à environ 29 %.
L’augmentation de la part des courtiers en valeurs mobilières s’explique par le fait que leur chiffre d’affaires représente environ 80 % au total de celui des courtiers, bien que les courtiers de fonds représentent environ le double du nombre de représentants par rapport aux courtiers en valeurs mobilières.
En ce qui concerne la taille des entreprises, les plus grandes d’entre elles continueront à payer la plus grande partie des coûts de l’OAR (environ 75 % dans le modèle proposé, contre 77 % dans le modèle provisoire), tandis que la part des petites entreprises passera de 2 % à 3 % et celle des entreprises moyennes de 21 % à 22 %.
Outre les effets redistributifs du nouveau modèle de redevance proposé, qui augmentera les redevances pour certains courtiers (environ 24 % des entreprises), les redevances minimales augmentent également, ce qui se traduira par des redevances plus élevées pour environ 40 % des courtiers, selon l’avis.
Les redevances minimales ont été réduites dans le cadre du modèle de redevance provisoire afin de soutenir les petits courtiers lors de la fusion initiale des OAR. Aujourd’hui, avec la transition vers un nouveau modèle de financement, ces redevances de base augmentent à nouveau.
Les frais de candidature pour les nouveaux membres de l’OAR augmentent également, afin de refléter plus précisément les coûts d’examen de ces candidatures par le régulateur.
Ces coûts seront plus élevés pour les demandes des courtiers en cryptomonnaies, qui « nécessitent un examen beaucoup plus approfondi de la part du personnel de l’OCRI en raison de la nature nouvelle de leurs modèles d’entreprise », souligne l’autorité de régulation.
Plus d’un tiers des entreprises (36 %) verront probablement les frais diminuer dans le cadre du nouveau modèle.
Le modèle proposé est soumis à consultation jusqu’au 24 juin et devrait entrer en vigueur le 1er avril 2025.