Pour les obligations, une baisse de la cote de crédit n’est plus ce qu’elle était. Le fait d’être classé dans la catégorie spéculative n’affecte plus autant le prix des obligations de nos jours, d’après une nouvelle étude de Moody’s Investors Service.

L’agence de notation indique que l’impact d’un abaissement de la note de crédit de la catégorie « investissement » à la catégorie « spéculative » a diminué au cours de la dernière décennie.

Ces conclusions sont fondées sur une étude mondiale portant sur près de 700 « anges déchus », c’est-à-dire des entreprises dont la note a été abaissée au niveau « spéculatif », entre 2000 et 2020. Si ces types de déclassements ont fait bouger les prix des obligations au début des années 2000, l’effet a commencé à s’estomper ces dernières années, selon le rapport.

« Les prix des obligations ont montré une moindre réaction aux dégradations des anges déchus depuis 2010 », résume Colin Ellis, directeur général, stratégie de crédit, chez Moody’s.

« Sur une période de 20 ans, notre analyse montre que les abaissements de notation ne semblent pas avoir entraîné un schéma clair de réévaluation des prix sur les marchés financiers » ajoute-t-il.

Cette recherche fait suite à un pic de nombre « d’anges déchus » à la suite de la crise découlant de la COVID-19. En 2020, 46 entreprises ont été rétrogradées en territoire spéculatif, soit près du triple du nombre enregistré en 2019.

Le rapport évoque plusieurs raisons possibles pour expliquer le déclin de l’effet des dégradations, notamment les changements apportés aux évaluations de la notation de crédit qui ont réduit la nécessité pour les investisseurs institutionnels de rééquilibrer leurs portefeuilles après une dégradation.