andreypopov / 123rf

Un conseiller en sécurité financière certifié accompagne le client qui souhaite souscrire de l’assurance et répond à toutes ses questions par messagerie instantanée. L’ensemble du processus d’achat du client se fait en ligne, allant du calcul du besoin d’assurance à la livraison du contrat, en passant par l’analyse des besoins financiers et l’analyse de la convenance.

Ce processus d’achat 100 % en ligne se distingue des comparateurs en ligne, pour lesquels un client peut faire un choix de produit en ligne, mais dont la transaction est complétée par un conseiller en chair et en os qui rencontre le client. Le conseiller, quant à lui, reçoit une recommandation du site de comparaison de produits et partage avec lui sa commission.

« Le client en une seule visite peut se connecter, analyser ses besoins et souscrire à une police d’assurance en une seule visite parce qu’il est accompagné au fur et à mesure de sa visite par un conseiller en services financiers par clavardage », explique Gino-Sébastian Savard, cofondateur de l’entreprise Emma et président de MICA Cabinet de services financiers, en entrevue avec Finance et Investissement.

Pour le moment, Emma.ca ne distribue que de l’assurance vie et a comme seule contrainte de faire affaire avec les assureurs qui ont aussi des plateformes 100 % en ligne.

Selon lui, tout le processus est conforme à l’ancienne Loi sur la distribution de produits et services financiers (LDPSF), à savoir celle qui n’a pas été modifiée par le projet de loi 141 sur l’amélioration de l’encadrement du secteur financier. Ce projet de loi, qui modifie entre autres cette loi, a été adopté en juin dernier par l’Assemblée nationale.

« Nous avons lu et analysé attentivement la loi. Nous avons structuré un procédé en ligne entièrement conforme à la réglementation en vigueur. Notre processus vise à favoriser la relation de conseil entre le client et son conseiller », dit Félix Deschatelets, président et cofondateur d’Emma, dans un communiqué.

D’après Gino-Sébastian Savard, le fait qu’un professionnel valide l’analyse des besoins financiers (ABF) respecte notamment les normes de convenance. Ce processus assure au client que de souscrire de l’assurance vie est prioritaire en fonction de sa situation, qu’il a le bon produit et, le cas échéant, qu’il a le bon montant de capital-décès.

Prenons le cas fictif d’une jeune célibataire sans enfant, qui est une travailleuse autonome sans assurance invalidité de longue durée et qui souhaite souscrire de l’assurance vie. « Lorsque se présente ce cas, le conseiller va vérifier sa situation et va être capable de lui mentionner qu’il semble avoir plus besoin d’assurance salaire dans sa situation. Si la même jeune professionnelle va dans un processus 100 % numérique sans conseiller, elle va se ramasser avec de l’assurance vie en n’ayant personne qui va lui proposer autre chose », dit Gino-Sébastian Savard.

Avec cette plateforme, Emma souhaite envoyer comme message au ministre des Finances du Québec qu’il est possible d’innover et d’offrir des solutions efficaces aux consommateurs, sans modifier ni changer la présente loi.

« Dans le cadre de l’analyse du projet de loi 41, il a été évoqué par le ministre Carlos Leitao que le monde des assurances avait besoin d’être rafraichi. J’ai toujours été complètement d’accord, mais ça ne doit pas se faire en enlevant le conseil. Avec Emma, on utilise les nouvelles technos et on offre du conseil. On arrive avec une solution qui fait très 2018 », ajoute-t-il.

Association gagnant-gagnant

MICA et ses conseillers profiteront de leur partenariat avec Emma Services financiers de différentes façons, selon Gino-Sébastian Savard.

Pour MICA, Emma devient une façon de cibler un segment de clientèle qui était moins exploité parmi ses conseillers, soit celui des parents de jeunes familles et les adeptes de la technologie, comme plusieurs membres de la génération Y.

Emma aide également les conseillers de MICA qui ont trop de clients. Ceux-ci peuvent les recommander à Emma et touchent en échange une commission de référencement si une vente en découle, le cas échéant, explique Gino-Sébastian Savard : « Beaucoup de mes conseillers ont trop de clients et ils n’arrivent pas à réviser les analyses de besoin au rythme qui est convenable. Au lieu d’avoir des clients dans leurs dossiers avec lesquels ils n’ont pas fait d’analyse de besoin depuis 3, 4 ou 5 ans, ils peuvent les référer à Emma.ca. Ils peuvent dire au client : « Il est temps de réviser vos besoins. Cliquez sur emma.ca, vérifiez si vos besoins sont bien couverts. »

Si un besoin d’assurance vie est décelé, l’un des 16 conseillers qui assurent le service 7 jours sur 7, de 9h à 21h, pourra y répondre immédiatement. S’il décèle un besoin d’assurance invalidité ou d’assurance maladie grave, le conseiller pourra faire le suivi par téléphone ou en personne, selon le cas.

Pour MICA, cette plateforme permet aussi à des conseillers de la relève de commencer leur carrière comme indépendants, dans ce cabinet. En effet, au fur et à mesure qu’ils bâtissent leur propre bloc d’affaires, les conseillers ont une partie de leurs revenus qui peut provenir des ventes faites par l’intermédiaire d’Emma.ca.

MICA a également trois partenariats avec autant de cabinets d’assurance de dommage. Ces ententes permettent à ces cabinets d’éviter de former une main-d’œuvre en assurance de personnes et de toucher une commission de référencement advenant une vente.

À terme, avec cette plateforme, Emma souhaite distribuer de l’assurance de personnes au travers de tout le Canada.