«Pensez-vous que ce serait une bonne idée pour un régime de retraite d’acheter un billet de loterie? lance-t-il. Ce n’est pas ce que nous voulons. En ce moment, c’est ce que je pense du bitcoin.»
M. Sabia a fait ce commentaire dans le cadre de la publication des résultats du bas de laine des Québécois, qui a affiché un rendement de 9,3% en 2017. Si le dirigeant dédaigne le bitcoin, il en va autrement de la technologie derrière ce jeton : la chaîne de bloc.
«C’est différent de la technologie de la chaîne de bloc, poursuit-il. Nous ne voulons pas investir immédiatement dans cette technologie, mais nous sommes très conscients qu’elle pourrait offrir des occasions d’investissements ou bouleverser des industries dans le futur.»
Le point de vue de M. Sabia reflète une opinion largement répandue dans les milieux financiers traditionnels à savoir que le bitcoin a peu de valeur – le mot «bulle» est souvent prononcé-, mais que la technologie de la chaîne de bloc a un grand potentiel.
Parmi les partisans du bitcoin, on répond que la chaîne de bloc et le bitcoin sont en fait indissociables. Si l’un est bon, l’autre le serait inévitablement. Les optimistes jugent que le potentiel économique du bitcoin est sous-estimé et qu’il pourrait devenir une forme de valeur refuge, comme l’or. Bref, le fossé qui sépare sceptique et optimiste est grand.
Le dirigeant a affiché le même scepticisme au sujet des actions des producteurs de marijuana. Questionné sur ce secteur, le dirigeant a laissé planer un silence pendant qu’il fixait dans le vide avec une mine légèrement découragée, soulevant le rire des journalistes dans la salle.
«Le monde est suffisamment exigeant et nous avons besoin de 100% de nos facultés», lance-t-il pince-sans-rire.