Michel Nadeau, qui a travaillé pendant 18 ans à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), est décédé le 19 octobre à l’âge de 75 ans après un combat contre le cancer.

« Au nom de tous les employés de la CDPQ, je tiens à souligner la grande contribution de Michel Nadeau dans l’histoire de cette organisation importante que nous avons le privilège de servir, au bénéfice des Québécois, a commenté Charles Emond, président et chef de la direction de la CDPQ. Aussi bien pendant ses nombreuses années au service de la CDPQ qu’à la tête de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, en passant par sa participation active à titre d’expert aux conversations sur la finance, les affaires et la saine gouvernance, son engagement public a pris diverses formes. Aujourd’hui, c’est la voix d’un expert apprécié et pertinent qui vient de s’éteindre au Québec. »

Rien ne semblait diriger Michel Nadeau vers le domaine de la Finance. Celui-ci est ainsi diplômée en sciences politiques et titulaire d’un MBA de l’Université Laval. Il commence ensuite sa vie active en tant que journaliste pour Le Devoir en 1973 où il travaille à faire rayonner les succès des entrepreneurs du Québec, rapporte Le Devoir.

Ses choix de sujets finissent par intriguer Jean Campeau, qui était alors président de la CDPQ. Il l’embauche en 1984 en tant que vice-président, Planification et relations avec les déposants. Avec lui, la CDPQ ouvre des bureaux partout dans le monde afin d’aider les Québécois à « rayonner à l’étranger », selon ce que Michel Nadeau a confié au Devoir.

Au cours de ses près de 20 ans auprès de la CDPQ, il occupe différents postes au sein de la haute direction. En 1995, il est nommé directeur général adjoint, en plus de piloter l’équipe Grands marchés. En 2001, il devient président de CDP Capital, qui regroupait les activités de gestion d’actifs et qui chapeautait les filiales Marchés mondiaux, Placements privés et Groupe immobilier.

Alors qu’il travaillait pour la CDPQ, celle-ci a connu une hausse importante de son actif net. Entre 1984 et 2002, celui-ci est passé de 20 milliards de dollars (G$) à 78 G$ et a accru ses investissements sur les marchés mondiaux.

Il a également participé à de nombreuses transactions importantes, dont l’acquisition de Vidéotron par Québecor – la plus importante alors jamais réalisée – et la vente de Provigo à Loblaws – où il parvient à faire monter les enchères et à forcer la société à s’approvisionner localement.

En 2002, Michel Nadeau quitte la CDPQ et occupe diverses fonctions, notamment celle de conseiller, membre de conseils d’administration et professeur de journalisme. Jusqu’en 2005 où il cofonde l’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP) avec Yvan Allaire. Il demeurera directeur général de l’Institut jusqu’en 2020.

Pendant sa carrière, Michel Nadeau aura été un participant actif de changements profonds de la société, contribuant à la construction du Québec inc. Il aura finalement toujours eu à cœur les intérêts des Québécois.