Monique F. Leroux en tête-à-tête avec ses conseillères
Desjardins

« Quand on regarde ça aujourd’hui, on se retrouve quand même au niveau des c.a., et ce, à travers le Mouvement, (…) avec un taux, au niveau de la participation des femmes, d’à peu près 40 %. Je ne crois pas que d’autres institutions financières à travers le monde et au Canada, qui ont des résultats semblables », a déclaré la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins lors d’une intervention menée par Skype.

Elle avoue toutefois souhaiter améliorer la situation au niveau des directions générales de caisses et des Centres Desjardins entreprise (CDE): « Dans ce secteur (les directions générales), on a commencé à faire bouger l’aiguille, qui est en bas de 20 % pour la ramener au-dessus de ce niveau, mais est pas encore là avec les CDE. »

Monique F. Leroux a d’ailleurs souligné l’apport important des femmes dans la dynamique des groupes où elles sont nombreuses: « Quand vous avez des équipes formées à 30-40 % de femmes, vous avez des décisions plus équilibrées, notamment en gestion de risque. Toutefois, la contrepartie de ça, c’est que puisque les femmes gèrent le risque de façon plus prudente, il faut travailler beaucoup sur leur confiance et leur audace.»

Selon elle, les femmes ont tendance à réfléchir longtemps avant d’aller de l’avant avec un projet ou de poser un geste qui pourrait être plus risqué, et ce, même si le danger réel dans le cas d’un échec n’est pas nécessairement important.

« Ce qu’il faut maintenant faire, ce sont des efforts pour que le talent (féminin) continue à se rendre jusque dans les postes de décision à la fois dans les c.a. et dans les équipes de direction. Ça passe par des politiques qui assurent la neutralité et l’objectivité dans les embauches, mais aussi par une motivation intrinsèque des femmes», ajoute la grande patronne de Desjardins.

Message plus personnel

Monique F. Leroux a terminé son intervention en livrant un message plus personnel aux conseillères en placement réunies dans le cadre du congrès Femmes en Mouvement.

« Il n’y a pas de réponse universelle à ce qu’il faut faire avec sa carrière. Parfois ça passe par des postes de haute direction, d’autres fois par un équilibre différent entre son travail, sa famille et ses autres intérêts personnels. Il faut trouver votre réponse à vous et la réaliser, a-t-elle conseillé. Assurez-vous de vous donner des conditions gagnantes pour avoir l’esprit en paix, même si ça inclut d’engager quelqu’un pour vous aider à la maison.»

Elle a d’ailleurs avoué consulter son conjoint et sa fille, mais également ses parents avant de prendre des décisions importantes sur sa carrière: « Au travail ou à la maison tout est une question de travail d’équipe. Il faut trouver un moyen d’être en harmonie avec ceux qui nous entourent.»