Enregistrée auprès de l’Autorité des marchés financiers depuis la mi-décembre, la société se positionne comme une solution de remplacement aux grandes institutions financières. Son approche, qui mise sur le conseil indépendant, est calquée sur le modèle des sociétés de placement inscrites américaines.
Archer s’intéressera à deux types de clientèle : celle de gestion privée traditionnelle qui a des actifs à investir de 1 M$ et plus et celle qui a des actifs supérieurs à 100 000 $.
« Pour un client qui se trouve entre 100 000 $ et 1 M$, il est pratiquement impossible de trouver une solution où il y a du conseil financier indépendant et de la gestion de portefeuille à un coût qui est, à mon avis, raisonnable », soutient-il.
L’ancien chef des opérations et cofondateur de la firme de gestion de portefeuille Landry Morin croit que ses portefeuilles composés à 100 % de FNB indiciels gérés activement par un gestionnaire de portefeuille permettront aux clients d’économiser une importante somme sur les frais de gestion.
En remplaçant les fonds communs de placement par des FNB similaires dans les portefeuilles, il soutient que les investisseurs pourront faire passer leur ratio de frais de gestion moyen de 2,3 % à 1 %, selon une étude du manufacturier américain Vanguard.
Pour le moment, la société a pour partenaire les acteurs les plus importants de l’industrie des FNB, soit Vanguard, BMO et BlackRock.
Son président croit que les partenaires actuels couvrent l’ensemble des besoins de leur clientèle.
Richard Morin invite par ailleurs les conseillers à chercher un modèle d’affaires « qui est exempt de conflits d’intérêts », se positionnant du même souffle pour l’abolition des commissions intégrées pour les fonds communs de placement.
Tous les comptes d’Archer sont des comptes de gestion discrétionnaire et la rémunération des conseillers provient des honoraires facturés aux clients en fonction des actifs.
Le pourcentage d’honoraires facturés par la société pour les conseils financiers et la gestion de portefeuille est régressif en fonction de l’actif total du client.
Par exemple, pour une famille qui a un actif total inférieur à 500 000 $, Archer facturera 1 % en honoraires et pour celle qui détient un actif supérieur à 2 M$, le pourcentage se situe à 0,30 %.
Les clients assument également les frais liés aux FNB de leur portefeuille, se situant entre 0,20 % et 0,30 %, selon les informations de leur site Internet.
Les catégories d’actifs qu’ils considèreront sont variées et comprennent des actions et des obligations canadiennes, américaines, internationales et de pays émergents.
Philosophie de placement
Richard Morin mise sur l’efficience des marchés pour assurer un rendement aux portefeuilles créés par sa société et ne fera pas de répartition sectorielle particulière. Il vise une répartition d’actif selon le profil de chaque investisseur, avec un rééquilibrage qui tient compte de l’impact fiscal.
Toutes les techniques de gestion active de portefeuille risquent d’afficher un rendement inférieur à l’indice, selon lui.
« À mon avis, tout ce qu’on appelle le smart beta, à long terme, ce type de stratégie va sous performer un indice pondéré par la capitalisation », explique-t-il.
Il reconnaît que les différentes méthodes quantitatives de gestion active, comme « valeur » ou « momentum », battront l’indice à certaines périodes, mais qu’il est impossible de savoir quand.
« La promesse que nous faisons à nos clients, c’est que nous allons récolter pour eux les rendements que le marché offre, dit-il. Rien de plus, rien de moins. »
Archer n’aura pas, sauf à quelques rares exceptions, de portefeuille composé uniquement d’actions, mais utilisera les grandes catégories d’actif, comme les obligations, les actions et des fonds de placement immobilier.
Lier la planification et la gestion
Richard Morin soutient qu’une des forces de sa nouvelle société est la combinaison de gestion de portefeuille et de planification financière.
Donc, une fois la planification faite, les conseillers préparent le portefeuille afin d’atteindre les objectifs.
Archer ne sera pas un consolidateur dans l’industrie de la gestion de patrimoine et n’a pas l’ambition d’offrir des services aux conseillers, aux dires de son président.
« Nous ne sommes pas là pour concurrencer PEAK, être un consolidateur et offrir une solution aux conseillers, ça, je le laisse à d’autres », ajoute-t-il.
À l’heure actuelle, la société compte trois associés, Richard Morin, Simon Houle et Lynn Bennett, mais d’autres pourraient se greffer à l’organisation. Le président est déjà en pourparlers avec des conseillers qui l’ont approché depuis le lancement.
« Je pense que notre modèle semble intéresser les conseillers, qu’ils soient réglementés par l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels ou par l’Organisme canadien du commerce des valeurs mobilières, surtout les conseillers en placement de taille moyenne », indique-t-il.
Il reste qu’il fera bel et bien concurrence aux conseillers, comme l’indique ce message aux clients qui visitent son site Internet : « Libérez-vous des frais élevés et des conflits d’intérêts de votre conseiller financier. »
La promesse que nous faisons à nos clients, c’est que nous allons récolter pour eux les rendements que le marché offre.
– Richard Morin