Âgé de 83 ans, le frère de l’ex-premier ministre péquiste Jacques Parizeau a pris sa décision au printemps, mais la nouvelle est annoncée dans la circulaire de sollicitation récemment envoyée aux actionnaires et déposée cette semaine auprès des autorités réglementaires.
Le porte-parole du Fonds, Patrick McQuilken, a expliqué que M. Parizeau avait estimé que le moment était venu de « passer le flambeau » et que beaucoup de chemin avait été parcouru en matière de gouvernance.
« Nous avons réalisé ce qui était nécessaire, a-t-il dit, au cours d’un entretien téléphonique. Nous avons pris le taureau par les cornes et M. Parizeau a joué un rôle capital en ce qui a trait à la mise en place de ces mesures. »
Figure émérite et respectée du milieu de l’assurance et des affaires, le président du conseil du Fonds devrait dévoiler l’identité de la personne qui lui succédera dans le cadre du rendez-vous annuel en septembre.
La nomination de M. Parizeau découlait des nombreuses mesures mises de l’avant par le Fonds de solidarité dans le cadre d’une importante refonte de sa gouvernance à la suite de révélations embarrassante à la Commission Charbonneau.
Sur les 19 membres du conseil d’administration, sept sont considérés comme indépendants, comparativement à quatre auparavant, et les candidats sont élus par les actionnaires.
« Initialement, le plan (pour M. Parizeau) était beaucoup plus sur le court terme, a indiqué le porte-parole du Fonds, qui n’a pas pu fournir de détails sur les processus visant à identifier le prochain président du conseil. Ce n’était pas dans ses plans de rester aussi longtemps. »
M. Parizeau était le premier président du conseil qui était indépendant du Fonds ou de la Fédération des travailleurs du Québec et de ses syndicats affiliés.
Paye plus élevée
Par ailleurs, les cinq principaux dirigeants de l’institution ont vu leur rémunération globale grimper de 6,4 %, à 3,18 millions de dollars (M$), au terme de l’exercice financier qui s’est terminé le 31 mai dernier.
La paye totale du président et chef de la direction, Gaétan Morin, a été de 1,15 M$, ce qui constitue une progression de 5,8 %. Celui-ci a touché un salaire de base de 697 768 $, en hausse de 3,6 %. La valeur de son régime de retraite est notamment passée de 411 300 $ à 435 900 $.
En 2017-2018, le Fonds a affiché un rendement, qui ne tient pas compte de l’impact des crédits d’impôt provincial et fédéral pour cotisations aux fonds de travailleurs, de 7,5 % et un profit de 1 G$. Ce résultat est inférieur à celui de l’exercice précédent, où la performance avait été de 9,1 % et le profit s’était établi à 1,08 G$.
« Nous tenons compte de plusieurs facteurs (concernant la rémunération) a dit M. McQuilken. Oui, il y a la performance financière, mais la gestion des coûts et notre mandat en matière de création d’emplois figure dans l’équation. C’est l’ensemble des éléments qui sont évalués pour déterminer ce qui est octroyé aux dirigeants. »
Le Fonds de solidarité de la FTQ a été créé en 1983, à la suite d’une grave crise économique et de milliers de pertes d’emplois et compte quelque 667 000 actionnaires. Son actif était de 14,3 G$ en date du 31 mai.