Même quand elles sont au sommet de la hiérarchie professionnelle, les femmes sont moins à l’aise que leurs collègues masculins lorsqu’il s’agit d’aborder le sujet de leurs finances personnelles, selon une étude conjointe de Wells Fargo et The Female Quotient.
Sur 3 200 adultes américains interrogés en octobre 2023, 52 % des femmes disent se sentir à l’aise pour discuter de leur santé financière, comparativement à 62 % des hommes. Lorsqu’il s’agit de discuter des dettes, seulement 48 % des femmes abordent le sujet sans réserve, tandis que 57 % des hommes se montrent plus ouverts.
Santé financière et dettes
L’écart entre les femmes et les hommes se creuse avec l’ancienneté dans le monde du travail. Seules 57 % des femmes occupant des postes de niveau supérieur se sentent à l’aise pour discuter de leur santé financière, comparativement à une proportion plus élevée de 70 % chez leurs homologues masculins.
De même, 46 % des femmes de haut niveau abordent librement le sujet de leurs dettes, tandis que ce chiffre s’élève à 67 % chez les hommes. Ces disparités mettent en lumière les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’il s’agit de parler d’argent, en particulier à des postes de direction.
Finances domestiques
L’écart entre les genres se manifeste également dans la gestion des finances domestiques. Alors que 60 % des hommes déclarent prendre des décisions financières dans le couple, seulement 39 % des femmes revendiquent cette responsabilité.
De plus, 42 % des femmes affirment partager équitablement cette charge avec leur conjoint, tandis que 28 % des hommes jugent que les rôles financiers sont partagés équitablement au sein du foyer.
Confiance financière
Les résultats soulignent également une différence marquée dans la satisfaction et la confiance financière entre les sexes. Ainsi, 65 % des hommes se déclarent confiants dans leur gestion financière, comparativement à 51 % des femmes.
En moyenne, les hommes attribuent une note de 7,3 sur 10 à leur santé financière, tandis que les femmes évaluent la leur à 6,3, ce qui traduit un manque des femmes dans leurs compétences financières.
Parler d’argent est impoli
« En tant que femmes, nous sommes conditionnées à croire que parler d’argent est impoli, mais la meilleure façon d’apprendre quelque chose est d’en parler, et nous n’en parlons pas assez », a déclaré Krista Phillips, vice-présidente exécutive, responsable des cartes de crédit à la consommation et du marketing chez Wells Fargo.
Elle est d’avis que cet état d’esprit limite la croissance financière des femmes, freine leurs possibilités d’investissement et réduit leur potentiel de gain.
L’étude montre par ailleurs que le tabou entourant la discussion sur l’argent n’est pas seulement lié au genre mais aussi à l’âge. La génération Z (53%) est nettement plus encline à croire que les hommes ont plus de chances de réussir financièrement que les femmes, comparativement à 42% pour les millénariaux, 42% pour la Génération X et 45% pour les baby-boomers.