Ces produits visent une clientèle qui a peu d’appétit pour le risque, notamment des baby-boomers, les préretraités et les retraités.

Parmi les cinq nouveaux FPG BMO, quatre sont des fonds équilibrés, alors que le cinquième est un fonds du marché monétaire.

« Jusqu’à présent, les ventes sont satisfaisantes », dit Raja Khouri, directeur du développement des affaires de BMO Assurance. Mais il évite de donner les chiffres en disant qu’ils seront bientôt publiés sur des sites tels que Globefund.

Si l’idée d’offrir des fonds distincts ayant des FNB pour actif sous-jacent sort des sentiers battus, elle n’est toutefois pas étrangère au fait que BMO est maintenant le deuxième manufacturier canadien de FNB en importance sur le plan de l’actif géré.

« Nous sommes bien placés pour connaître les avantages de ce produit », dit Raja Khouri.

« Et comme nous sommes les derniers arrivés dans ce marché, ajoute-t-il, notre produit devait avoir un caractère « désirable », ce que permettent les FNB. Comme ils simplifient la gestion d’un portefeuille et ont des frais de gestion modestes, leur utilisation nous a permis de concocter un produit plus avantageux. »

Cristallisation intéressante

Les nouveaux fonds distincts offrent en outre une option intéressante de réinitialisation mensuelle automatique du capital garanti à l’échéance.

« Dès que la valeur marchande à la dernière journée ouvrable du mois est supérieure à la valeur garantie, le gain est cristallisé, dit Raja Khouri. Autrement dit, le montant garanti à l’échéance augmente continuellement. Aucun concurrent ne le fait de façon aussi régulière. Nous offrons donc un produit qui sera automatiquement profitable au client. »

Cet aspect répond à des préoccupations fortes des retraités et des préretraités qui craignent de manquer d’argent à la retraite à cause des turbulences des marchés et de la hausse de l’espérance de vie.

« La crise de 2008-2009 les hante toujours, explique-t-il. Ils veulent participer à la hausse éventuelle des marchés, tout en diminuant le risque. »

Toutefois, les FPG BMO ne protègent pas les gains réalisés sur toute la période de détention du produit par le client.

La cristallisation automatique mensuelle, qui augmente le montant garanti à l’échéance – elle ne s’applique pas au montant garanti au décès -, est faite jusqu’à 10 ans avant l’échéance du contrat.

Comme la durée du contrat, qui est renouvelable, varie de 15 à 25 ans, elle s’étend donc sur 5 à 15 ans.

Une question d’âge

BMO Assurance offre aussi une garantie du capital de 100 % à l’échéance et au décès, alors que cette couverture est de plus en plus rare.

« La mécanique de la garantie à l’échéance n’est effective que si le dépôt dure 15 ans, la protection est de 100 %, explique Raja Khouri. Pour une durée plus courte, la garantie tombe à 75 %. »

La garantie au décès, elle, dépend de l’âge du client au moment du dépôt. S’il a moins de 75 ans, la garantie est de 100 %. S’il a plus de 75 ans (85 ans est l’âge maximal pour effectuer un dépôt), elle est réduite à 75 %.

« Les personnes de 75 ans et plus bénéficient donc d’une garantie que beaucoup d’assureurs ne veulent pas leur donner », dit-il.

 

 
Garantie complexe

Cette offre généreuse n’emballe pas tous les conseillers. Guy Boudreault, représentant en assurance de personnes chez Investia Services Financiers, a examiné le produit plus en détail, attiré par les FNB.

Il pense que la mécanique de garantie utilisée par BMO est complexe pour le commun des mortels.

« Avec les années, explique-t-il, beaucoup d’assureurs ont opté pour une garantie qui permet aux clients de choisir de toucher 75 % ou 100 % du capital après un certain nombre d’années. Ainsi, les clients préoccupés par le transfert du patrimoine aux membres de la famille peuvent opter pour une garantie de 100 %, alors que les célibataires peuvent se contenter d’une garantie de 75 %, qui réduit les frais. »

De son côté, Michel Marcoux, président d’Avantages Services Financiers, n’est pas du genre à payer des frais plus élevés pour une garantie, surtout si elle s’applique à un fonds équilibré. « Sur 15 ans, les fonds équilibrés ont tous des rendements positifs », dit-il.

« Par contre, rétorque Raja Khouri, si un investisseur retire son argent au mauvais moment, lorsque les marchés sont déprimés, il sera normalement pénalisé, à moins d’avoir une garantie. »

Frais élevés

Michel Marcoux se désole aussi du fait que l’emploi de FNB n’a pas permis de réduire les frais des fonds distincts pour les rendre similaires à ceux des fonds communs. Dans la notice explicative, il est indiqué en effet que les frais des FPG équilibrés BMO, si on inclut la garantie, vont de 2,95 à 3,35 %.

« Ces frais sont similaires à ceux des fonds distincts concurrents, convient Raja Khouri. Il est vrai que nous ne sommes pas axés sur la réduction des frais, mais cela vient du fait que le marché cible se soucie davantage de la baisse de la valeur des placements que de faire le maximum d’argent. »

Les FPG BMO n’ont pas encore célébré leur premier anniversaire que déjà BMO Assurance prévoit en lancer d’autres. BMO parle d’une version avec frais moins élevés, qui s’adresserait aux clients fortunés.

Cela va certes élargir le marché cible des FPG BMO, qui comprend les préretraités et les retraités préoccupés par la sécurité du capital, les mordus de CPG désirant participer aux marchés sans accroître leur risque, les propriétaires d’entreprises soucieux de protéger leurs actifs contre les créanciers, et les personnes de 75 ans et plus désirant bénéficier d’une garantie du capital.

Quant à savoir si d’autres acteurs imiteront BMO et offriront prochainement des fonds distincts avec des FNB comme actif sous-jacent… Raja Khouri en doute, du moins à court terme.