Selon lui, dans un premier temps, les actions mondiales n’ont pas réagi de façon assez optimiste à la chute des prix du pétrole. Il rappelle que l’indice mondial MSCI, tous les pays (ACWI), n’a presque pas bougé durant les six derniers mois.
Il souligne d’ailleurs qu’une baisse des prix du pétrole sera favorable aux économies qui en importent de grandes quantités, comme les États-Unis, l’Europe et le Japon. De plus, ces pays représentent près de 80 % de l’indice ACWI.
« Les investisseurs en actions ont sans doute observé les mouvements des marchés obligataires mondiaux et s’inquiètent que la diminution ultérieure des rendements n’indique encore un amenuisement des perspectives de croissance mondiale. Or, le fléchissement des prix du pétrole semble être beaucoup plus lié à la hausse de l’offre qu’à la baisse de la demande, ce qui, en fin de compte, est favorable à la croissance», soutient David Wolf.
Le gestionnaire explique davantage le recul des rendements des obligations du gouvernement par une réaction aux conséquences désinflationnistes de la chute des prix du baril. Selon lui, la Réserve fédérale américaine pourrait être tentée de prolonger sa politique monétaire expansionniste pour faire face à cette conjoncture.
« Nous avons privilégié les actions aux obligations depuis longtemps: dès lors, si elles sont meilleur marché maintenant, cela ne fait qu’améliorer quelque peu leur intérêt du point de vue de leur évaluation », note David Wolf.
Et au Canada?
À l’opposé, le dollar canadien n’a pas encore réagi de façon assez négative à la chute des prix du pétrole. Les marchés n’auraient pas été en mesure d’actualiser les effets directs de l’énergie moins dispendieuse sur les prix des actifs canadiens. On aurait « presque certainement sous-estimé les conséquences de second et de troisième plan », selon David Wolf.
En effet, le pétrole, plus cher, avait poussé les prix des marchandises à la hausse au pays durant la dernière décennie, mettant en marche une série de « cercles vertueux» au Canada, comme l’explique David Wolf : « Le prix des marchandises plus élevé a renforcé le dollar canadien, limitant ainsi les répercussions inflationnistes du boom et permettant ainsi à la Banque du Canada de maintenir les taux d’intérêt très bas.»
Les bas taux ont pour leur part renforcé la confiance des ménages canadiens qui ont dépensé et se sont endettés, ce qui a propulsé les prix des actifs à la hausse, notamment en immobilier. Selon David Wolf, l’affaissement des prix du pétrole menacerait de transformer les cercles vertueux et cercles vicieux au Canada comme en 2008 et 2009.
« Les banques étaient alors venues à la rescousse grâce à des mesures d’indication radicales. Avec des taux à des niveaux plancher pratiquement partout dans le monde, il ne sera pas possible de répéter cette démarche », rappelle David Wolf.
Dans ce contexte, le gestionnaire rappelle donc l’importance d’investir dans les actions étrangères.
« Au printemps dernier, mon commentaire inaugural pour Fidelity Canada s’intitulait « quitter son chez soi » avec l’argument qu’on pouvait s’attendre à un meilleur rendement en déplaçant les actifs canadiens dans les actions américaines, en particulier, soutient David Wolf. Nos détenteurs de fonds ont profité de ce positionnement en 2014. Nous prévoyons que cette situation persistera en 2015.»