«Cela indique que le marché des placements privés se porte bien, souligne Christophe de Dardel. Beaucoup de fonds utilisent actuellement l’entrée en Bourse comme stratégie de sortie.»
Cela montre aussi que le marché des placements privés est dans une période d’expansion, qui nécessite d’être plus sélectif.
«Dans ce contexte, bien que l’Europe, les États-Unis et l’Asie, des marchés bien développés, restent intéressants, je considère avec intérêt des marchés émergents, comme l’Afrique, l’Indonésie et le Vietnam, ou des marchés en ré-émergence, comme l’Espagne», dit Christophe de Dardel.
Sur la péninsule ibérique, la reprise économique s’accélère. La demande intérieure, le PIB et la productivité industrielle sont en hausse.
«Nous ne sommes pas les seuls à considérer ce marché, dit Christophe de Dardel. Nous avons investi récemment dans un fonds de placement privé espagnol qui a été très largement sur-souscrit.»
Mises en garde
Dans l’environnement de marché actuel, on doit également se méfier des achats «plain vanilla», c’est-à-dire des fonds de placement privé très connus et faciles à négocier. «Ils sont coûteux», affirme l’expert.
«Chez Unigestion, le prix que nous sommes prêts à payer dépend de notre estimation de la valeur future des fonds, qui découle de nos évaluations des investissements qu’ils ont réalisés», explique-t-il.
Présentement, pour obtenir du rendement, il faut dénicher des occasions à gauche et à droite, c’est-à-dire mettre la main sur de petits fonds moins courants, souligne Christophe de Dardel.
«Récemment, j’ai acheté, avec une décote de 40 %, un fonds asiatique peu connu dont la valeur est concentrée dans deux ou trois entreprises», raconte-t-il.
Autre domaine à jouer prudemment : le capital de risque, où il est plus difficile de trouver des fonds qui génèrent des rendements intéressants.
«Par exemple, un même gestionnaire peut avoir quatre fonds, dit l’expert. Les trois premiers seront médiocres, alors que le quatrième donnera un rendement époustouflant.»
«À cause de ces écarts, nous investissons peu dans le capital de risque. Et lorsque nous le faisons, nous mettons l’accent sur les gérants étoiles», précise Christophe de Dardel.
«Dans un portefeuille de fonds de fonds, il n’est pas rare de devoir attendre 20 ans avant que le capital de risque devienne un facteur de rendement.»
Bien jouer les cycles
En suivant de près le marché secondaire (marché informel de gré à gré) des parts des fonds de placement privé, il est possible d’acheter lorsque le contexte est favorable et d’accroître ainsi le rendement.
«Comme le marché est cyclique, remarque Christophe de Dardel, je fais de la synchronisation de marché, qui ne se compte pas en jours, en semaines ou en mois, mais plutôt en nombre d’années.»
La longueur des cycles varie. Mais le passage d’une phase à l’autre peut être détecté lorsqu’on connaît bien le comportement des participants.
«Par exemple, à la fin de 2003, en plein marché baissier, il y a eu de grosses sorties à des prix anormalement bas. Puis, soudainement, il était impossible d’acheter au même prix.» C’était la reprise…