Bien que les taux d’inflation élevés puissent ne pas durer, ils peuvent faire craindre à vos clients retraités – ou proches de la retraite – une perte de pouvoir d’achat.
En mai, le taux annuel d’inflation a atteint 3,6 % après avoir atteint 3,4 % en avril. Ce pic n’est pas une surprise : les prix ont chuté au début de la pandémie et on s’attendait à ce qu’ils augmentent avec la réouverture de l’économie et la libération de la demande refoulée.
L’augmentation rapide de l’inflation est probablement transitoire. La Banque du Canada prévoit que l’inflation oscillera autour de 3 % au cours de l’été avant de se calmer à nouveau, mais cela ne rassure guère les clients qui s’inquiètent des prix qu’ils constatent actuellement.
« J’ai des clients qui sont à la retraite ou qui vont l’être, qui ont une réduction des actions de leur portefeuille et qui se tournent davantage sur les titres à revenu fixe pour des raisons de sécurité, décrit Robyn Thompson, présidente de Castlemark Wealth Management à Toronto. Ils sont beaucoup plus préoccupés par l’inflation que les clients qui ont davantage de temps devant eux avant leur retraite. »
Ces préoccupations sont exacerbées par les taux d’intérêt très bas qui font en sorte que les titres à revenu fixe et les CPG sont loin de suivre l’inflation, selon Robyn Thompson.
Compte tenu des rendements dérisoires des titres à revenu fixe, les clients retraités pourraient vouloir générer des revenus en investissant dans des actions à dividendes et des CPG. Robyn Thompson rapporte qu’elle a repositionné les portefeuilles de ses clients afin d’augmenter leur exposition aux secteurs qui bénéficient des environnements inflationnistes.
« En ce moment, j’aime les valeurs financières, un secteur qui se porte bien dans les cycles inflationnistes à taux élevés, car les banques empruntent à l’extrémité courte de la courbe et prêtent à l’extrémité longue », affirme-t-elle.
Et les banques pourraient bientôt augmenter leurs dividendes. Au début de la pandémie, le Bureau du surintendant des institutions financières a ordonné aux banques d’interrompre les augmentations de dividendes et les rachats d’actions – une condition qui sera finalement levée à mesure que l’économie poursuivra sa reprise.
« Une fois les restrictions levées, je pense que vous verrez les banques augmenter leurs dividendes à mesure que la situation se normalisera », assure Robyn Thompson.
Selon elle, il est important d’éviter de modifier en profondeur les portefeuilles en réponse à la flambée actuelle de l’inflation. Elle rappelle à ses clients que leur portefeuille est construit sur la base d’un taux d’inflation annuel de 2 % et que la récente flambée des prix n’est probablement qu’un incident.
Pour les clients qui ont encore un peu de marge de manœuvre avant d’atteindre l’âge d’or, Robyn Thompson a déplacé les portefeuilles des actions de croissance vers les valeurs de rendement.
« Au lieu de surpondérer les biens de consommation de base, les services publics et la technologie, qui sont généralement prescrits pour les environnements à faible taux d’intérêt, ils peuvent envisager des valeurs plus cycliques, comme les matériaux, l’industrie et la consommation discrétionnaire », explique-t-elle.
Il reste à voir si les taux d’inflation élevés sont vraiment un phénomène à court terme ou s’ils font partie d’une tendance à plus long terme, mais Robyn Thompson a déclaré que la plupart de ses clients n’ont pas été surpris par les hausses de prix auxquelles ils ont assisté cet été.
« Pour la plupart, les clients comprennent qu’avec le retour des personnes qui fonctionnaient en mode virtuel et l’augmentation de la demande refoulée, on va assister à des pressions inflationnistes. Mais je pense que les clients sont conscients qu’il s’agit d’un événement à court terme. »