Mariage de coeur et de raison
Henriette Bichai, ancienne présidente de LGG et nouvellement directrice générale, Québec, de QFS, ne se doutait pas en 2013 que son marketing sur LinkedIn lui permettrait de conclure une union.
Il faut dire que la dirigeante de LGG sentait alors le besoin d’une plus grande stabilité et de ressources plus nombreuses.
Comme la plupart des petits agents généraux, LGG était touchée par la hausse des coûts de conformité et de la technologie, ainsi que par les exigences accrues des assureurs.
De son côté, Kevin Cott, le patron de QFS, avait entrepris de se hisser parmi les leaders de l’industrie et voulait accentuer sa présence nationale grâce à des acquisitions.
Cependant, c’est la similarité des cultures d’entreprise qui a poussé QFS, numéro cinq au Canada selon des recherches réalisées dans l’industrie, à acheter LGG.
Pour la firme torontoise, il s’agissait de la quatrième acquisition en deux ans et demi, après celle de Marketing Concepts Group en 2011, de Mid Park Financial en 2012 et de PreformINS en 2013.
«Kevin Cott a aimé notre bilinguisme, dans un marché où les acteurs sont souvent uniquement francophones ou anglophones», explique Henriette Bichai.
«Il a également aimé notre approche avec les courtiers indépendants affiliés et notre utilisation de la technologie.»
En effet, QFS, l’agent général qui connaît la croissance la plus rapide au Canada (taux annuel supérieur à 20 % depuis 17 ans), ne doit pas son succès uniquement aux acquisitions.
«Kevin Cott et son équipe proposent toujours aux représentants de se joindre à eux. Ils ont développé une expertise pour les aider à augmenter leur chiffre d’affaires», explique Mario Grégoire, président de Question de Finance.
Depuis 2004, Question de Finance a une entente stratégique avec QFS et lui assure une présence au Québec (plus précisément à Laval), avec une dizaine de représentants.
Aider les représentants
L’approche de QFS consiste à travailler de façon soutenue avec chacun de ses conseillers pour les amener à se rapprocher de plus en plus de leur clientèle.
L’agent général investit dans ses représentants pour les aider à croître.
Il investit également beaucoup dans sa plateforme technologique, qui vise à répondre aussi bien à tous les besoins des représentants affiliés qu’à ceux de l’administration générale.
«QFS a une longueur d’avance sur ses concurrents, pense Henriette Bichai. La plateforme permet aux représentants d’imprimer des formulaires, de gérer les dossiers clients, de faire des cotations en ligne, etc. Tout y est, à une seule adresse.»
«Mon rôle, ajoute-t-elle, sera de faire rayonner ce savoir-faire au Québec.»
Déploiement au Québec
La première étape, au cours des prochains mois, sera la fusion de LGG, qui regroupe 40 représentants, à la firme torontoise, qui comptera désormais 1 500 représentants, 50 employés et huit bureaux dans six provinces.
«Tous les effectifs seront conservés, assure Henriette Bichai. Kevin Cott souhaite même accroître le nombre d’employés et de représentants au Québec. Et il lorgne toujours les acquisitions, ici et ailleurs au Canada.»
La nouvelle directrice générale du Québec devra donc retrousser ses manches pour attirer de nouveaux talents.
«Goldman est un petit acteur dont la clientèle est concentrée dans l’Ouest et le Nord de l’île de Montréal, explique-t-elle. Comme QFS veut ultimement servir tout le Québec, je vais veiller à connaître tous les professionnels du marché afin de recruter d’autres représentants de qualité, qui désirent progresser.»
La tâche ne sera pas facile, puisque QFS est peu connue au Québec. Quelques appels passés à ses concurrents ont permis de découvrir que le nom ne leur est pas familier. Forcément, il en va de même pour les consommateurs.
James McMahon, président de la division du Québec de Force financière Excel/Groupe financier Horizons, admet ne pas très bien connaître la firme torontoise.
Il souligne qu’elle devra s’adapter à la culture et à la langue. «Le Québec est très différent de l’Ontario, dit-il. Pour y réussir, il faut comprendre la réalité québécoise.»
À ce sujet, Henriette Bichai se dit optimiste. «QFS fait preuve d’une belle ouverture, dit-elle. Sa plateforme est déjà bilingue, et son site Web le sera bientôt.»
Pour positionner QFS au Québec, Henriette Bichai bénéficiera aussi de l’appui de Mario Grégoire, qui agira à titre d’ambassadeur de QFS.
Mario Grégoire jouit d’une bonne notoriété dans le secteur à titre de président de la section lavalloise de la Chambre de la sécurité financière (CSF) et de consultant principal à la Corporation des professionnels en services financiers. Cette corporation, dont le lancement est prévu en juin prochain, regroupera les sections régionales de la CSF, qui se détacheront de celle-ci.
Peu à peu, les produits d’assurance et les placements commercialisés par QFS s’étendront sur le territoire. «Pour nous, ces produits sont aussi importants», dit Henriette Bichai, ajoutant que l’assurance vie et les fonds distincts comptent chacun pour la moitié du chiffre d’affaires du Groupe Goldman.
QFS propose divers produits d’investissement et d’assurance (assurance vie, maladies graves, invalidité, voyage), et des fonds distincts.