Il aura fallu l’intervention d’une abonnée et actionnaire de Netflix pour que la firme divulgue ses risques ESG.
En décembre 2018, Lily Bowles a soumis une résolution d’actionnaires à Netflix, demandant des informations sur les risques ESG auxquels est confrontée l’entreprise. Celle-ci n’a pas tardé à lui répondre favorablement.
Lily Bowles est abonnée de longue date au service de diffusion en continu Netflix. Elle est aussi investisseuse, et elle travaille comme gestionnaire de produits ESG chez Pacific Asset management à Los Angeles. Elle a fondé et elle co-dirige le chapitre de Los Angeles de l’association Femmes investissant dans une économie durable (Women Investing for a Sustainable Economy, WISE).
Très au fait des questions sur l’investissement ESG, il lui a paru logique de demander à la multinationale de divulguer ses performances en matière ESG.
Cela aura pris une année pour que Netflix transmette son premier rapport au Comité des normes comptables de la durabilité (Sustainability Accounting Standards Board, SASB). La publication a notamment permis de montrer que Netflix compense à 100% l’utilisation de sources d’énergie non renouvelables par des certificats d’énergie renouvelable, rapporte Morningstar.
D’après Lily Bowles, Netflix aurait pu publier ce document sans son intervention personnelle, mais son action a certainement facilité les choses. Du côté de Netflix, on se targue d’avoir prévu cette publication avant la demande de Lily Bowles. Il n’en reste pas moins que la multinationale a embauché un chef de la durabilité. Et l’entreprise demeure à la traîne en matière de gestion des enjeux touchant à la gouvernance, à la déontologie des affaires et au capital humain, selon Sustainalytics, une filiale de Morningstar qui classe les entreprises en fonction de leurs cotes de risque ESG.
Lily Bowles n’est pas la première investisseuse à demander des comptes à une grande entreprise cotée sur le traitement de ses enjeux ESG. Toutefois, en septembre 2020, la Securities and Exchange Commission (SEC) a adopté de nouvelles règles rendant plus difficiles la soumission de résolutions par de petits actionnaires.
Lily Bowles a critiqué ces règles, en appelant à voir la participation des petits investisseurs comme une opportunité pour les entreprises d’écouter et d’améliorer les choses, plutôt que comme un fardeau. En matière de facteurs ESG, Lily Bowles considère que les petits investisseurs peuvent contribuer à faire avancer les entreprises un peu plus vite, pour améliorer l’impact social et environnemental.