Une tirelire devant une calculatrice.
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Pour l’exercice financier 2025-2026 du gouvernement du Québec, le solde comptable affiche un déficit de 11,4 milliards de dollars (G$), ce qui représente 1,8 % du produit intérieur brut (PIB). Après versements des revenus consacrés au Fonds des générations, le solde budgétaire au sens de la Loi sur l’équilibre budgétaire présente quant à lui un déficit de 13,6 G$, soit 2,2 % du PIB.

Québec annonce également une révision à la baisse de 700 millions de dollars (M$) du déficit comptable du Québec de l’exercice de 2024-2025.

« Avant versements des revenus consacrés au Fonds des générations, le déficit comptable est réduit de 700 M$, ce qui le porte à 8,1 G$ en 2024-2025, soit à 1,3 % du PIB », lit-on dans le plan budgétaire. On évoquait un déficit potentiel de 11 G$ un an plus tôt.

« Le budget que je présente aujourd’hui vise à préparer l’économie du Québec aux défis qu’engendre l’incertitude entourant les tarifs douaniers imposés par la nouvelle administration américaine », a lancé Eric Girard, ministre des Finances, lors de son Discours sur le budget prononcé à l’Assemblée nationale le 25 mars 2025.

Avec la présentation de son septième budget, le ministre Girard a déposé un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Celui-ci, après versements au Fonds des générations, est prévu au plus tard en 2029-2030, conformément à la Loi sur l’équilibre budgétaire. « Pour y arriver, le gouvernement s’engage à résorber un écart de 1,0 G$ en 2027-2028, puis de 2,5 G$ en 2028-2029 et en 2029-2030 (soit 0,3 % du PIB en 2029-2030) », selon les données du Budget 2025-2026.

Questionné en point de presse sur son niveau d’optimisme à réaliser cet objectif, Eric Girard a répondu : « On a un plan crédible, mais s’il y avait une récession au Québec, il faudrait sans doute suspendre la Loi sur l’équilibre budgétaire ».

Il faut noter que le cadre financier présenté prévoit une provision pour éventualités totalisant 8,5 G$ sur cinq ans. Cette provision pourrait être utilisée « pour pallier les effets d’une croissance économique plus modérée que prévu ».

Le Fonds des générations

Au 31 mars 2025, le poids de la dette nette s’établira à 38,7 % du PIB, un niveau inférieur à celui d’avant la pandémie, selon le ministère des Finances. Pour sa part, le solde du Fonds des générations s’établira à 16,8 G$ à cette même date, ce qui correspond à 7,1 % de la dette nette. Il devrait atteindre 26,9 G$ au 31 mars 2030, soit 9,3 % de la dette nette.

Le gouvernement poursuit l’objectif de réduire le poids de la dette à long terme, en atteignant notamment l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030.

Depuis 2006, le Fonds des générations constitue un élément central de la stratégie de réduction de la dette. Les retraits du Fonds des générations pour le remboursement d’emprunts étaient de 4,4 G$ en 2024-2025 et s’élèveront à 2,5 G$ en 2025-2026.

En contrepartie, les revenus consacrés au Fonds des générations s’établiront à 2,2 G$ en 2025-2026. Ils seront de 2,8 G$ en 2029-2030 et de 4,2 G$ en 2037-2038.

Depuis décembre 2023, le Fonds des générations se nourrit de trois différentes sources de revenus :

  • les redevances hydrauliques payées par Hydro-Québec et les producteurs privés d’hydroélectricité ;
  • une contribution additionnelle d’Hydro-Québec de 650 M$ par année prise à même le dividende versé par Hydro-Québec au gouvernement ;
  • ainsi que les revenus provenant du placement des sommes constituant le Fonds des générations.

Les sommes consacrées annuellement au Fonds des générations sont déposées auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec. De 2007 à 2024, la moyenne des rendements du Fonds des générations a été de 5,8 %, comparativement à un coût moyen des nouveaux emprunts de 3,2 %, pour un écart de 2,6 points de pourcentage. En 2024, l’écart a été de 6,3 points de pourcentage, soit un taux de rendement du Fonds de 10,4 % contre 4,1 % pour le coût des nouveaux emprunts, selon le Plan budgétaire.