Michel Nadeau s’en confesse, il a plusieurs réserves vis-à-vis de nombreux ordres professionnels existants. « Ces ordres sont-ils là pour défendre le public ou leurs membres? Y a-t-il quelqu’un qui s’occupe du bien-être de la population, du bien commun, sans penser à enrichir son groupe professionnel? », questionne-t-il.
Selon lui, plusieurs ordres professionnels « sont devenus des clubs automobiles qui veulent faire plaisir à leurs membres ».
Selon Michel Nadeau, les abus constatés au cours des dernières années dans le monde municipal, le secteur du génie-conseil et même au gouvernement, ont donné lieu à des abus du côté de la conformité. « C’est devenu un fardeau extrêmement lourd pour les organisations que de remplir les attentes des organismes de règlementation », dit-il.
C’est pourquoi, selon lui, la qualité de la gouvernance des ordres professionnels est si déterminante.
Michel Nadeau évoque le cas de la restructuration de la gouvernance de la Chambre de la sécurité financière (CSF). En 2014, dans la foulée de la loi 31, la CSF délaisse sa mission associative dans le but de jouer pleinement son rôle d’organisme de règlementation.
En vertu de ce changement, le conseil d’administration de la CSF passe de 11 à 13 membres. La nouveauté tient à l’introduction de cinq membres indépendants nommés par le ministre des Finances d’après les noms suggérés par la CSF.
Michel Nadeau a eu des échanges avec la CSF au moment où celle-ci réfléchissait à sa nouvelle structure. Il qualifie la restructuration du conseil d’administration de la CSF de « pas dans la bonne direction », tout en ajoutant qu’il faudrait en faire un autre.
Michel Nadeau considère effectivement que la structure retenue par la CSF n’est pas optimale en termes de gouvernance.
« Les meilleures pratiques auraient exigé un conseil d’administration composé au moins à moitié de membres indépendants », dit-il. Aussi, une légère majorité de sept membres indépendants sur 13 membres aurait constitué une meilleure pratique.
« Nous préférons une majorité d’indépendants, solides et forts, lance Michel Nadeau. Pour nous, il importe qu’il n’y ait pas de soupçon à l’effet que la CSF est là pour défendre les cadres d’une firme ou d’une autre », lance-t-il.
Photo de Michel Nadeau : Richard Cloutier