
Les institutions financières canadiennes se montrent particulièrement préoccupées par la cybersécurité et les risques géopolitiques cette année, révèle un rapport récent du Global Risk Institute (GRI). Parmi leurs autres préoccupations majeures figurent l’économie, la technologie et les risques associés aux tiers.
Les risques géopolitiques découlent principalement :
- de relations commerciales tendues,
- de menaces tarifaires,
- et de l’incertitude quant au leadership politique au Canada.
« Les tensions géopolitiques créent un environnement imprévisible, dans lequel les entreprises peuvent hésiter à investir ou à se développer par crainte de changements politiques soudains ou de mesures de rétorsion. Cette incertitude peut étouffer la croissance économique et l’innovation, car les entreprises peuvent donner la priorité à la gestion des risques plutôt qu’au développement stratégique », explique un responsable de la gestion des risques aux auteurs du rapport.
Plus de quatre cinquièmes (82 %) des organisations interrogées estiment que les cyberrisques sont susceptibles de se matérialiser et 44 % considèrent qu’ils seraient difficiles à gérer. La prolifération rapide de l’intelligence artificielle (IA) complique davantage la gestion de ces risques. Contrairement aux compétences de base de longue date telles que les risques de crédit, de marché et économiques, la plupart des institutions financières manquent d’une expertise approfondie en cybersécurité, selon le rapport.
En revanche, si 64 % des organisations ont déclaré que le risque économique était susceptible de constituer une préoccupation importante, seulement 11 % d’entre elles ont estimé qu’il serait difficile à gérer. Malgré l’incertitude économique causée par les tarifs douaniers du président américain Donald Trump, « les institutions financières ont signalé leur confiance dans leur capacité à manœuvrer dans ce paysage complexe compte tenu des années de gestion de différents types de cycles économiques », selon le rapport.
Les principales préoccupations technologiques sont les perturbations causées par l’IA ou l’apprentissage automatique. Deux cinquièmes des répondants ont déclaré que le rythme d’adoption des nouvelles technologies par les concurrents constituait un risque élevé ou majeur. Parmi les autres préoccupations figurent la fiabilité des modèles d’IA, suivie par la réglementation de l’IA et la capacité de l’organisation à s’adapter au changement.
« L’IA est un perturbateur et un changeur de jeu, et nous sommes à la veille d’un changement important », a déclaré un répondant dans l’enquête.
Pour la première fois depuis le début de l’enquête en 2014, les institutions financières ont déclaré que le risque lié aux tiers était l’un des cinq principaux risques pour le système financier canadien. Les institutions financières s’appuient de plus en plus sur des fournisseurs de services externes pour les services de technologie et d’IA, dans un contexte de renforcement des exigences réglementaires, qui nécessitent une surveillance plus étroite des relations avec les tiers, selon le rapport.
L’enquête a été menée de novembre 2024 à janvier 2025 auprès de dirigeants du secteur issus d’une majorité de ses 51 membres institutionnels.