Par ailleurs, 29 % des Canadiens ayant entre 35 et 44 ans contribuent à un REEE.
Cette différence dans la souscription pourrait se réduire, car un nombre croissant de personnes plus âgées envisagent de contribuer à un REEE, selon Angela Iermieri, une planificatrice financière de la branche en gestion de patrimoine de Desjardins. Selon elle, un nombre plus important de ses clients plus âgés s’intéressent à ce régime comme moyen d’aider leurs petits-enfants et comme abri fiscal.
Stratégie
Ce dernier point constitue un avantage marqué pour ceux qui pensent à ce qu’ils vont léguer, selon Jamie Golombek, directeur gestionnaire, planification fiscale et successorale chez Gestion privée de patrimoine CIBC, à Toronto : «C’est vraiment l’outil de transfert de patrimoine intergénérationnel le plus efficace que vous puissiez avoir».
Un REEE permet de faire des contributions et des gains à l’intérieur du régime de façon à obtenir une croissance grâce à un report d’impôt. Les retraits qui sont utilisés pour payer les études post-secondaires du bénéficiaire du régime (c’est-à-dire l’étudiant) sont imposés entre les mains du bénéficiaire. Si l’étudiant n’a pas de revenu ou un faible revenu, le retrait ne sera pas imposé, affirme Jamie Golombek.
Le REEE bénéficie également de la Subvention canadienne pour l’épargne-études, des fonds supplémentaires offerts par le gouvernement fédéral à tous les contributeurs au Régime, et du Bon d’études canadien, conçu à l’intention des enfants issus de familles à faible revenu. En Colombie-Britannique, au Québec et en Saskatchewan, les contributeurs au REEE peuvent aussi tirer profit de subventions gouvernementales provinciales pour les études.
Quelles que soient les données démographiques, les résultats du sondage de Credo montrent que les Canadiens qui ont un conseiller sont plus susceptibles de contribuer à un REEE que ceux qui n’en ont pas. Par exemple, 19 % des Canadiens qui ont un conseiller contribuent au REEE, alors que seulement 12 % de ceux qui n’ont pas de conseiller y contribuent. Cette différence ne s’explique pas seulement par l’encadrement du conseiller, mais fait ressortir l’importance de son rôle, soit de montrer aux clients comment le fait d’épargner pour les études des enfants est lié à leur réussite financière, dit Hugh Murphy, directeur général de Credo Consulting.
«Si vous prenez le temps de faire des études, vous êtes alors plus susceptible de générer des revenus élevés, remarque Hugh Murphy. Incitez [vos clients] à épargner pour les études de leurs enfants. À long terme, investir dans leurs études rapporte des dividendes.»
Plus de la moitié (57 %) des Canadiens qui ont un diplôme universitaire ou un diplôme d’études supérieures disent qu’ils ont un niveau de revenu élevé, alors que seulement 8 % des titulaires d’un diplôme d’études secondaires disent avoir un revenu élevé. Parmi les Canadiens qui ont un faible niveau de revenu, 24 % ont un diplôme universitaire ou un diplôme d’études supérieures, alors que 20 % déclarent que leurs études se sont terminées à la fin du secondaire.
Éducation
Les conseillers devraient aussi se préparer à expliquer à leurs clients les avantages d’un REEE. Bien que ce produit soit un régime enregistré depuis 1972, certaines règles ont changé et les clients peuvent ne pas être conscients de la flexibilité croissante du REEE.
«Ce qui est intéressant avec le REEE, c’est que, bien que les comptes aient tendance à être plus petits et que l’horizon temporel puisse être plus rapproché, les règles qui l’encadrent sont tout à fait complexes quand vous passez en revue tous les différents scénarios au fil du temps», dit Curtis Davis, directeur de la planification fiscale et successorale, chez Corporation Financière Mackenzie, à Toronto.
Dans une firme de conseillers ou de gestionnaires d’actif, les professionnels en planification fiscale sont une ressource précieuse pour permettre aux conseillers de se tenir à jour sur les modifications des règles, selon Curtis Davis.
De plus, les compétences en planification financière des conseillers peuvent être leur actif le plus précieux pour aider leurs clients à comprendre leur meilleure option pour faire un placement fiscalement avantageux. Pour mettre de l’argent à l’abri de l’impôt, les clients pensent immédiatement à leur Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou à leur Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), mais tout dépendant de l’âge de leurs enfants, le REEE pourrait être l’outil le plus avantageux en raison des subventions gouvernementales, affirme Angela Iermieri.
frais de scolarité
Le REEE est un sujet d’actualité, car beaucoup de familles qui ont des enfants de moins de 18 ans reçoivent la nouvelle Prestation fiscale canadienne pour enfants. Selon Jamie Golombek, les conseillers devraient recommander à leurs clients d’investir une partie de cette aide gouvernementale dans un REEE.
Certains Canadiens sont moins susceptibles que d’autres d’opter pour le REEE, qui est moins utilisé au Québec. Près d’un cinquième (16 %) des Québécois qui ont un conseiller ont un REEE, alors qu’en Ontario, le régime est plus populaire et 21 % des Ontariens qui ont un conseiller contribuent à un REEE. La différence entre les frais de scolarité des deux provinces peut expliquer pourquoi les Québécois sont moins susceptibles d’investir dans un REEE, dit Angela Iermieri.
Selon les études de Statistique Canada, pour l’année scolaire 2015 et 2016, le Québec avait le deuxième taux le plus bas de frais de scolarité en moyenne par rapport à l’Ontario qui avait les frais de scolarité les plus élevés du Canada.
Ces dernières années, l’indexation des frais de scolarité par le gouvernement du Québec pourrait inciter les Québécois à contribuer à un REEE, selon Angela Iermieri qui remarque que sa firme a déjà constaté une augmentation des souscriptions au REEE au cours des 12 derniers mois.
L’étude en cours sur la Zone de confort financier a sondé plus de 8 000 Canadiens. Elle vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés chaque mois, et en 12 mois, l’étude comptera 12 000 participants sondés.
19 % des Canadiens qui ont un conseiller contribuent à un REEE.
16 % des Québécois qui ont un conseiller contribuent à un REEE.
12 % des Canadiens qui n’ont pas de conseiller contribuent à un REEE.
Source : «Étude sur la Zone de confort financier», Credo Consulting