Sur le parquet new-yorkais, l’indice S&P 500 est perché à 2510, un record historique. Cela représente des gains de plus de 12 % depuis le début de l’année. Mais Scott Wren, chef-stratège chez Wells Fargo, entrevoit des problèmes pour les trois derniers mois de l’année. Il prévoit que l’indice reculera de 4 % à 8 % d’ici le 31 décembre.
Les évaluations boursières sont étirées, selon lui. Le ratio cours/bénéfices du S&P 500 excède 20 fois les profits des 12 derniers mois, estime-t-il, alors que la médiane des 30 dernières années se situe à 16,5. Parce que le marché est déjà relativement cher, que la croissance économique aux États-Unis ne s’accélère pas vraiment et que la Réserve fédérale (Fed) semble déterminée à hausser les taux d’intérêt, le stratège de Wells Fargo ne croit pas qu’il reste beaucoup de potentiel à la hausse. « Notre cible pour le S&P 500 en 2018 se situe entre 2450 et 2550, et nous avons déjà atteint le milieu de cette cible », dit-il en entrevue à CNBC.
La Bourse américaine a été soutenue en 2017 par la promesse d’une réforme fiscale qui allègerait les impôts des particuliers et des sociétés. Un projet est maintenant sur la table et il comporte une baisse du taux d’imposition maximal des sociétés de 35 % à 20 %. Des ténors du parti républicain, dont le leader à la Chambre des représentants Paul Ryan, disent que la loi sera adoptée en 2017.
« Mais c’est sans compter les obstacles qui pourraient se présenter étant donné climat politique ambiant à Washington », dit Luc Vallée, stratège chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL). Le projet ne se réalisera pas avant la fin de l’année de l’année, selon lui.
Le coloré commentateur de CNBC Jim Cramer lui fait écho. Il rappelle que Paul Ryan avait promis pendant 7 ans que l’ObamaCare serait remplacé dès que les républicains auraient repris la Maison-Blanche. « Mais aujourd’hui, il est l’un de ceux qui empêchent cette promesse de se réaliser », dit Cramer. La réforme fiscale pourrait connaitre le même sort, croit-il.
S’il reste des gains boursiers à réaliser cette année, c’est plutôt à la Bourse canadienne qu’ils se trouvent, estime Luc Vallée. Depuis un mois, le S&P/TSX est sur une bonne lancée. L’indice a gagné 650 points, soit une hausse de 4,3 %.
Chez VMBL, on a une cible de 16500 pour la fin de l’année, soit près de 1000 points de plus que le niveau actuel. Tous les gros secteurs vont bien, constate Luc Vallée.
Plusieurs facteurs sont en place pour une bonne fin d’année, croit le stratège. D’abord, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, tient des propos qui laisse croire qu’il n’y aura peut-être pas d’autre hausse de taux d’intérêt au cours des prochains mois. De plus, le prix du pétrole connait une belle embellie. « Il n’est plus à 46 $ US mais plutôt à 51,50 $, et il devrait poursuivre sa progression », dit Luc Vallée. Enfin, la bonne tenue de l’économie mondiale supporte les prix des matières premières, ce qui est positif pour le marché boursier canadien.