Le fonds des générations est dédié exclusivement au remboursement de la dette du Québec. Pour y parvenir, il vise à faire un effet de levier à long terme en investissant des sommes dans un portefeuille diversifié, géré par la Caisse de dépôt et placement. La valeur ajoutée n’existe que dans la mesure où le rendement réalisé est supérieur au coût des nouveaux emprunts.
De 2007 à 2017, la moyenne des rendements a été de 5,6 % (incluant un -22,4 % en 2008) comparativement à un coût moyen des nouveaux emprunts de 3,5 %. Le gain est donc de 2,1 points de pourcentage. Il faut noter ici que les frais de gestion dans ce contexte ne sont que de 0,2 %.
Le présent budget confirme le remboursement effectif de la dette à hauteur de 2 milliards de dollars (G$) annuellement à compter de 2018-2019. On nous indique que cette décision est prise en raison des sommes importantes accumulées dans le Fonds et d’une anticipation d’un rétrécissement entre le taux de rendement du fonds et le taux d’intérêt sur les emprunts.
Lire notre dossier complet – Budget Québec 2018
Malgré la sortie annuelle de 2 G$ par année, la valeur du fonds passera de 12,8 G$ (2017-2018) à 17,8 G$ cinq ans plus tard (2022-2023). Dans cette projection, des revenus continuent d’être dédiés au Fonds des générations et le taux de rendement prévu par la Caisse évoluerait graduellement de 5,00 % à 6,35 %, soit le taux d’actualisation utilisé pour les programmes de retraite. Le document du budget indique une hausse attendue de l’ordre de 1,8 points de base sur les coûts d’emprunt en 2020 versus ceux de 2017.
Il est important de signaler que l’utilisation du levier financier dans l’environnement des finances publiques puisse avoir du sens dans un contexte d’investissement à très long terme, jumelé à des frais de gestion très bas. L’investisseur individuel doit pour sa part avoir une haute tolérance au risque pour tenter cette stratégie.
* Directeur principal – Centre d’expertise, Banque Nationale, Gestion privée 1859.