Ce parti a promis aux Grecs de revoir les politiques d’austérité mises en place dans le cadre des plans d’aide financière et de renégocier la dette publique grecque, qui atteint 175 % du PIB.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a affirmé dans un entretien avec The Irish Times qu’une éventuelle renégociation avec les bailleurs de fonds aurait des «conséquences» sur la crédibilité des pays européens endettés.

«De façon générale, les efforts collectifs sont bienvenus, mais en même temps, une dette est une dette, et c’est un contrat», a-t-elle souligné.

De plus, un recul de l’UE à la suite des pressions du Syriza enverrait un signal de capitulation aux pays en difficulté, comme le Portugal et l’Espagne, a affirmé Matthieu Grouès, directeur des gestions institutionnelles de Lazard Frères Gestion, au quotidien français Les Échos.

«On voit mal l’Europe reculer sur ce qui est essentiel, à savoir les mesures d’austérité», a-t-il dit.

Montée des eurosceptiques

Quels que soient les résultats des élections en Grèce, une série d’autres élections européennes, nationales et régionales, pourraient ébranler la zone euro et l’UE au cours des prochains mois.

Déjà, les experts ont les yeux tournés vers les élections législatives espagnoles qui se tiendront en décembre. Le parti Podemos trône au sommet des intentions de vote (28 %), selon un sondage récent publié par le quotidien El Pais.

Ce parti – issu du mouvement des indignés et dont le nom signifie en français «Nous pouvons» – oppose des idées de gauche aux politiques d’austérité.

La donne pourrait aussi changer au Royaume-Uni, à la suite des élections générales qui s’y tiendront en mai.

Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) – un parti eurosceptique qui milite pour quitter l’UE depuis sa création en 1993 – gagne en popularité depuis les crises financière et économique.

En mai 2014, l’UKIP a remporté une victoire historique aux élections européennes en faisant élire 24 députés, un score nettement supérieur à celui des trois partis traditionnels britanniques.

Bien qu’il soit peu probable que l’UKIP gagne les prochaines élections générales britanniques, sa popularité grandissante est un facteur d’instabilité.

«Les marchés pourraient être ébranlés si l’UKIP remporte plus qu’une poignée de sièges», souligne l’économiste Andrew Hilton, directeur du Centre for Study of Financial Innovation. Les conséquences économiques et financières d’un tel «cataclysme» ne se feraient réellement sentir qu’à la fin 2015, voire en 2016 et 2017.

Les débats possibles touchant la formation des coalitions politiques pourraient faire mal, selon Phil Thornton, consultant principal chez Clarity Economics.

«L’incertitude sera accentuée si la mise en place d’une coalition est désordonnée et prend du temps, affirme-t-il. La livre sterling pourrait alors perdre de la valeur et les échanges risqueraient de devenir volatils».

«Bref, les marchés financiers seront frappés, et ce, même en ne tenant pas compte de l’effet d’une coalition impliquant l’UKIP», ajoute Phil Thornton.

En France aussi

De l’autre côté de la Manche, des élections régionales sont prévues en France en 2015. Le Front national (FN) pourrait gagner des sièges.

Ce parti eurosceptique ne cache pas sa volonté d’amener la France à quitter la zone euro.

Bernard Monot, député du FN et stratège économique du parti, résumait ainsi la position du FN lors d’une séance au Parlement européen : «Chaque État membre pour rester libre doit effectivement réduire ses déficits et sa dette publique.» Or, pour y parvenir, il doit s’attaquer aux mauvaises dépenses, dont «le coût du sauvetage permanent de l’euro, qui coûte 17 milliards d’euros par an depuis quatre ans en France».