Lors de sa conférence, intitulée «La grande rotation des actifs : implications et perspectives» , présentée dans le cadre du colloque annuel du Conseil des fonds d’investissement du Québec, Martin Lefebvre a insisté sur le fait que les rendements passés ne sont pas garants de ceux qui sont à venir.
« Nous avons vécu beaucoup de volatilité sur les marchés boursiers au courant des 12 dernières années, ce qui a effrayé les investisseurs qui ont trouvé refuge dans le revenu fixe. À l’avenir, ce sera toutefois de plus en plus difficile d’aller chercher une valeur ajoutée dans les obligations, notamment en raison des faibles taux. »
Il faut donc suggérer des alternatives aux baby-boomers qui ont besoin de sécurité et de revenu. Pour retourner sur le marché des actions sans prendre trop de risque, les investisseurs peuvent notamment opter pour les titres à dividendes qui fournissent un revenu tout en pouvant gagner en valeur.
« Présentement, le rendement des titres à revenu fixe couvre à peine l’inflation. Le prix des obligations a aussi diminué, donc en plus de ne pas être couvert contre la progression des prix à la consommation, l’investisseur peut subir une perte en capital, prévient Martin Lefebvre. Dans le revenu fixe, le jeu en vaut de moins en moins la chandelle. »
Les actions sont donc loin d’être mortes, le marché américain a d’ailleurs connu un départ canon en 2013. À la fin du mois de mars, l’indice Standard & Poor’s affichait un gain trimestriel de 10,6 % depuis le début de 2013. Les données économiques ont agréablement surpris les investisseurs alors que la croissance économique demeurait solide aux États-Unis, souligne Martin Lefebvre.
«En janvier, on a observé le meilleur départ depuis 1997, il y a eu un léger ralentissement en février, mais c’est reparti à la hausse en mars », indique-t-il.
Actuellement, ce sont les titres défensifs, comme ceux du secteur des services aux États-Unis, qui offrent de bons rendements. Au fur et à mesure que le cycle économique gagnera en maturité, il faudra aller vers des titres plus cycliques.
« Présentement, ce sont les titres bancaires, mais, plus tard, ceux du secteur de l’énergie, des matériaux et des industries deviendront éventuellement de belles occasions d’investissement. On est toutefois loin d’être rendu là et c’est un peu pourquoi le Canada tourne au ralenti. »
Une chose est certaine: une rotation des actifs devra être faite au courant des prochaines années, insiste Martin Lefevbre en ajoutant qu’ « il faudra toutefois faire attention, être patient et attendre les bons points d’entrée sur le marché. »
Photo Bloomberg