C’est ce que révèle un sondage en ligne effectué par Credo Consulting pour le compte de Finance et Investissement et du journal Les Affaires (JLA) auprès de lecteurs de cette dernière publication ayant une influence décisionnelle dans le choix de régimes de retraite collectifs.
«Cela fait partie intégrante de la façon de faire affaire au Québec. Les gens préfèrent travailler avec des personnes avec lesquelles ils sont à l’aise. Dans ce cas-ci, les répondants ont souligné l’importance de collaborer directement avec un conseiller indépendant inscrit à l’AMF», indique Brandon Bertelsen, directeur de la recherche chez Credo Consulting.
Il s’agit donc d’un avantage concurrentiel pour les conseillers indépendants désirant développer le créneau des régimes de rentes collectives de personnes.
Peu de conseils aux employés
S’ils apprécient la présence d’un conseiller, les répondants offrent cependant peu de soutien aux employés en matière d’épargne-retraite et n’envisagent pas de le faire, montre le sondage.
En fait, seulement 28 % des répondants proposent à leurs employés des rencontres face à face avec un professionnel du domaine financier, et la majorité ne prévoient pas de le faire. De plus, 23 % des répondants offraient l’accès par téléphone à un tel professionnel.
Par ailleurs, les deux tiers des employeurs sondés ne planifient pas d’offrir à leurs employés des ressources en ligne pour les aider en matière d’épargne-retraite. Seulement 8 % des employeurs proposent actuellement des conseils automatisés par un logiciel de type conseiller-robot, et seulement 8 % d’entre eux prévoient le faire.
Donc, le client à qui l’employeur offre ou offrira un RVER aura vraisemblablement besoin de conseils sur sa retraite. Les conseillers ont ainsi un autre avantage par rapport à leurs concurrents, lors de discussions sur le RVER.
Par ailleurs, l’enquête révèle que les employeurs sont sensibilisés à l’idée d’offrir un régime de retraite à leurs employés. En effet, deux répondants sur trois estiment que le fait d’avoir un régime de retraite collectif est un outil de rétention significative des employés. Plus de 75 % des répondants reconnaissent qu’un régime de retraite collectif est important pour les employés de leur entreprise.
Les répondants comptent sur les institutions financières pour les aider en matière d’éducation sur l’épargne-retraite, et ce, pour près de huit répondants sur 10.
La majorité des personnes interrogées estiment même que l’entreprise bénéficierait à collaborer plus étroitement avec une institution financière qui offre des conseils en planification de retraite destinés aux employés.
«Les répondants disent : « Oui, orientons les employés sur le chemin de la retraite, mais la décision ne vient pas de moi et encore moins de mon argent »», explique Brandon Bertelsen.
L’exemple qu’il utilise pour décrire la relation employeurs-employés en matière de retraite est celui d’un parent qui élève ses enfants. «En les rémunérant, vous les soutenez déjà. Maintenant, ils doivent devenir indépendants, dit Brandon Bertelsen. Les employeurs veulent payer leurs employés et ne pas avoir à se soucier du reste.»
RVER : pas dans ma cour
Les décideurs sondés sont clairs : pour 76 % d’entre eux, le RVER n’est pas le meilleur régime d’épargne-retraite pour tous les employés.
En fait, six propriétaires ou décideurs d’entreprises sur 10 considèrent qu’ils rémunèrent leurs employés et que la responsabilité d’économiser pour la retraite de ces derniers ne relève pas d’eux, mais bien de leurs employés.
«Les propriétaires d’entreprises et les décideurs ne veulent pas assumer la responsabilité de la mise en place d’un régime de retraite collectif pour les employés», note Brandon Bertelsen.
Néanmoins, 35 % des répondants offrent déjà un régime de retraite collectif et 9 % prévoient le faire. De ce nombre, près de quatre employeurs sur 10 offrent, ou planifient offrir, un Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) collectif ; il s’agit du programme le plus populaire à l’heure actuelle.
De plus, dans un avenir rapproché, plus de quatre employeurs sur 10 comptent offrir le RVER à leurs employés.
Toutefois, une majorité, soit 55 %, ne fournissent aucun programme de retraite collectif et le tiers d’entre eux ne planifient pas en offrir dans le futur, et ce, malgré le fait qu’à terme, Québec obligera les employeurs qui comptent cinq employés visés ou plus et qui n’ont pas d’autre régime d’épargne-retraite à offrir le RVER.
«Je crois que plusieurs PME ne pensent pas à ce genre de choses et qu’elles ne le feront pas si elles n’y sont pas obligées. En fait, même si elles sont tenues par la Loi de le faire, elles vont tenter de l’ignorer pendant longtemps, jusqu’au moment où elles recevront une amende», remarque Brandon Bertelsen.
Entre autres, les entreprises qui comptent 20 employés visés ou plus au 30 juin 2016 devront offrir un RVER au plus tard le 31 décembre 2016.
Méthodologie
En mai et juin, Credo Consulting Inc. a effectué un sondage en ligne sur les régimes de retraite collectifs pour le compte du journal Les Affaires (JLA) et de Finance et Investissement. Au total, 119 employeurs appartenant à la liste de lecteurs du JLA ont répondu au sondage.