Ce fonds d’AGF a affiché un rendement annuel composé moyen de 12,8 % sur une période de trois ans, et de 7,4 % sur une période de cinq ans (au 30 novembre 2015). Le fonds d’AGF investit notamment dans la québécoise Lumenpulse et l’américaine Acuity Brands, deux fabricants d’éclairage DEL, une technologie moins énergivore que les systèmes d’éclairage traditionnels.
De plus en plus concurrentielles
Pour sa part, Jarislowsky Fraser investit dans la québécoise Innergex énergie renouvelable, un développeur de centrales hydroélectriques au fil de l’eau, de parcs éoliens et de parcs solaires. De 2012 à 2014, les revenus d’Innergex ont progressé en moyenne de 17,8 % par an.
Deux facteurs incitent Jarislowsky Fraser à investir dans cette entreprise, selon Michel Brutti, associé principal et membre du comité de stratégie d’investissement.
D’une part, les coûts de production des énergies vertes sont de plus en plus concurrentiels par rapport aux énergies fossiles. D’autre part, les gouvernements imposent des quotas d’énergie verte qui ne cessent de croître.
«Le dernier exemple est le récent plan de l’Alberta pour que les énergies renouvelables représentent 30 % de la production d’électricité d’ici 2030», dit-il.
Jarislowsky Fraser investit également dans l’américaine General Electric (GE), le deuxième fabricant d’éoliennes du monde. En outre, GE a mis au point des technologies, dont des moteurs d’avions et des locomotives, afin de réduire les émissions de GES et de polluants atmosphériques.
Les revenus de GE ont stagné à 146 G$ US en 2011, 2012 et 2013. Ils ont remonté en 2014, avec une légère progression de 1,8 %.
À la Financière Banque Nationale (FBN), Rupert Merer, gestionnaire de portefeuille spécialisé en énergie renouvelable, investit notamment dans la québécoise Boralex. Elle développe, construit et exploite des sites de production d’énergie renouvelable.
«Boralex est intéressante, car elle projette une croissance annuelle de 10 % de sa capacité de production d’énergie au cours des cinq prochaines années», précise-t-il.
Après avoir chuté en 2012 et 2013, les revenus de l’entreprise sont repartis à la hausse en 2014. Ils se sont élevés à 239 M$, soit un bond de 40 % par rapport à l’année précédente.
Rupert Merer investit aussi dans l’ontarienne Northland Power, un autre producteur d’énergie renouvelable. Ses revenus ont augmenté en moyenne de 31 % par année en 2012, 2013 et 2014. «Cette entreprise va doubler sa taille dans les prochaines années, souligne-t-il. On voit donc beaucoup de potentiel pour une hausse du dividende à long terme.»
Quelques risques
Les placements dans les entreprises contribuant à réduire les émissions de GES comportent aussi des risques.
L’un d’eux est une trop grande diversification de leurs activités, ce qui expose ces sociétés à des secteurs qui éprouvent des difficultés. C’est le cas de GE, qui est notamment présente dans l’énergie, les armements, l’eau, les logiciels et la finance.
«GE est exposée aux investissements dans le secteur pétrolier par sa division qui offre des produits et services aux producteurs de pétrole et de gaz», dit Michel Brutti.
Le prix de l’action de GE est aussi lié aux conditions macroéconomiques «qui sont fragiles en ce moment dans le monde», précise Michel Brutti.
Pour leur part, les entreprises entièrement vertes comme Innergex, Boralex et Northand Power sont essentiellement exposées aux conditions climatiques instables. «Boralex est, par exemple, exposée aux fluctuations du vent», dit Rupert Merer.
Ainsi, lorsqu’il y a peu de vent, les turbines génèrent peu d’électricité et donc, moins de revenus, ce qui nuit au rendement de l’investissement.
De longues périodes de sécheresse influent aussi sur les producteurs d’hydroélectricité.
Les projets d’énergie renouvelable peuvent également être confrontés à des problèmes d’acceptation par les collectivités, rappelle Michel Brutti.
Enfin, les titres des producteurs d’énergie renouvelable sont également liés aux taux d’intérêt. Quand les obligations du gouvernement canadien à 10 ans affichent un haut rendement, les investisseurs ont tendance à délaisser le dividende des producteurs d’énergie renouvelable au profit du marché obligataire.
Le 30 novembre 2015, les obligations à 10 ans du Canada affichaient un faible rendement de 1,57 %, selon Thompson Reuters. En 2016, par exemple, Innergex devrait verser un dividende de 5,8 %, selon la FBN.