Finance et Investissement (FI): Pouvez-vous expliquer plus en détails la transaction avec Services financiers L.E.S.?
Robert Frances (RF): C’est difficile dans ce domaine-là de choisir comment appeler ce genre de transaction. Chez les manufacturiers, on fait l’acquisition d’un réseau, des courtiers, des polices ou de la clientèle. Dans le conseil indépendant, on ne peut pas acheter un conseiller puisque ce dernier fait ce qu’il veut. Dans ce cas de L.E.S., il y a une portion acquisition, on a acheté un certain volume d’affaires, un bloc d’affaires existant, c’est-à-dire des polices en vigueur.
Mais on est en partenariat pour l’avenir, on a des ententes de partenariat pour développer ensemble l’avenir.
FI: Combien de conseillers passent sous le giron de PEAK?
RF: Ils ne sont pas beaucoup, cinq ou six conseillers dans le groupe, mais on parle d’un peu plus de 10 millions de dollars en polices en vigueur et ça représente 6000 médecins comme client.
FI: Quelle est la teneur de ce partenariat avec les conseillers?
RF: Ils vont utiliser Services en assurance Peak pour les services d’arrière-guichet en assurance. Tout ce qui est l’administration de l’en vigueur en assurance, ainsi que toutes les nouvelles affaires en assurance passeront par nous. Ensuite, la clientèle aura accès à toute la gamme de service de PEAK qui est quand même assez large: la planification financière, les services de conseil financier indépendant, la gestion à honoraire, les services hypothécaires, le courtage, les actions, les obligations, la gestion privée et tout le reste.
Sur 6000 clients, il y a sûrement plusieurs de ces clients qui font de l’assurance avec L.E.S. mais qui ont peut-être déjà un conseiller Peak pour le placement. L.E.S. aura une offre plus robuste pour ses clients.
FI: C’est une clientèle de médecins, ils iront donc probablement vers vos services de gestion privée?
RF: Je crois que oui, ils ont beaucoup d’intérêt par rapport à cette partie de notre offre. L.E.S. a quand même fait un très bon travail en ayant une clientèle de médecins d’âges différents. Ils ont des jeunes qui commencent leur carrière et qui ont besoin d’épargne, il y a aussi beaucoup de médecins près de ou déjà à la retraite et qui vont avoir besoin des produits de gestion privée.
FI: Quel est le marché géographique occupé par L.E.S.?
RF: C’est principalement au Québec, mais L.E.S. est aussi inscrite et a des clients en Ontario et dans l’Ouest canadien.
Pour nous, c’est formidable, premièrement ça nous positionne extrêmement bien dans l’assurance. On vient diversifier nos sources de revenu en placement comme en assurance. Notre base est en placement, ce qui nous rend plus susceptible aux mouvements de marché.
On est une firme de services aux conseillers indépendants en services financiers. Tout ce qui vient solidifier l’entreprise, nous exposer à de nouveaux marchés est très bon pour l’entreprise. En tant que boîte indépendante, c’est important pour nous d’être bien diversifiés. On ne veut pas être dans une situation où, par exemple, un changement réglementaire ou un nouveau produit pourraient venir nous affecter sérieusement.
FI: Qu’est-ce que L.E.S. gagne dans cette transaction?
RF: Pour le fondateur de L.E.S. (ndlr. Lorne Schecter), cette entente donne une pérennité à très long terme à son entreprise. Ce qu’on offre dans le marché c’est quand même une équipe de gestion et de direction bien établie. Ça fait 25 ans que PEAK est là. On a quand même un avoir assez important avec presque 9 G$ au niveau du placement. La probabilité que PEAK soit là à long terme est assez grande. Pour le fondateur, lorsqu’il voudra ralentir pour prendre sa retraite, ça va lui donner un partenaire qui peut continuer.
Aussi, ça va donner à L.E.S. un soutien financier au développement d’affaires plus avancé que la firme voulait faire, comme des investissements plus importants en marketing par exemple.