Les prévisions officielles de croissance démographique sont probablement en deçà de la réalité, prévient Marchés mondiaux CIBC. Cela soulève le risque que les défis liés à des marchés du logement et des infrastructures déjà surchargés soient encore plus importants que ce qui était anticipé.
Dans un nouveau rapport, les économistes de la banque suggèrent que si la croissance démographique record du Canada s’est ralentie au cours des derniers mois, les projections actuelles de Statistique Canada pourraient être exagérément basses.
« La croissance réelle dans les années à venir sera probablement beaucoup plus forte que ce qui est officiellement prévu », avance le rapport.
En conséquence, « nous craignons d’être en train de répéter les erreurs du passé », lorsqu’il s’agit de planifier l’ampleur des investissements dans le logement et les infrastructures qui seront nécessaires dans les années à venir.
Le rapport précise, par exemple, que Statistique Canada prévoit actuellement une croissance démographique de 0,3 % cette année, suivie d’une contraction de 0,2 % en 2026. Cependant, selon le rapport, ces prévisions sont probablement trop faibles « en raison de deux facteurs : la surestimation du nombre de résidents non permanents (RNP) qui quittent le pays et la sous-estimation du nombre de demandeurs d’asile et d’autres migrants ».
Le rapport note que si les projections officielles supposent que les personnes dont les visas d’étudiant et de travailleur temporaire expirent quittent automatiquement le pays, ce n’est pas nécessairement le cas.
De nombreuses personnes dont le visa a expiré « restent en fait au Canada et conservent un emploi longtemps après l’expiration de leur visa ».
Si certaines de ces personnes obtiennent le statut de résident permanent, beaucoup restent dans l’attente d’un nouveau visa, statut qui n’est pas pris en compte dans les statistiques officielles.
En outre, le nombre de demandeurs d’asile restera probablement proche des normes historiques, selon le rapport, car le gouvernement dispose d’une latitude limitée pour réduire ce segment de la population à court terme.
En tenant compte de ces facteurs, le rapport prévoit une croissance démographique de 1,1 % cette année, suivie d’une croissance de 1 % en 2026, « nettement plus forte que les 0,3 % et les 0,2 % négatifs actuellement projetés officiellement ».
Cela entraîne des répercussions sur l’économie et sur la planification des gouvernements et des entreprises.
« En plus de fausser les statistiques telles que le PIB par habitant ou la croissance de la productivité, le sous-dénombrement de la population canadienne peut potentiellement aggraver la pénurie d’offres de logements qui est la raison principale de la crise de l’accessibilité au logement dans le pays », indique le rapport.
« Les gouvernements et les promoteurs ne construisent pas pour des populations qui ne sont pas prévues. L’exclusion de nombreux sous-ensembles de personnes vivant et travaillant au Canada de la population officielle, comme c’est le cas aujourd’hui, conduit matériellement à une planification sous-optimale. »