Au Japon par exemple, les obligations du gouvernement central avec une échéance de 1 à 10 ans affichent même des taux négatifs. La situation est la même en Allemagne, où les obligations du gouvernement de 1 à 9 ans sont en territoire négatif.
Les titres à revenu fixe récompensent davantage les investisseurs au Canada.
Au 31 mars, l’ensemble des obligations du marché canadien (tous les gouvernements et les sociétés) de l’indice FTSE TMX Universe Bond à 10 ans et demi affichait un rendement à l’échéance de 1,95 %.
Pas facile dans ce contexte de réaliser des gains importants. Mais c’est toujours possible pour l’investisseur en misant sur les obligations des gouvernements sous-centraux (les provinces, les municipalités), les obligations des entreprises, ainsi que les obligations de gouvernements très endettés (qui offrent de meilleurs rendements à l’échéance pour attirer les investisseurs).
Par contre, ces trois catégories de titres sont un peu plus risquées.
Gouvernements sous-centraux
Les obligations de 10 ans du gouvernement du Québec offrent un rendement à l’échéance de 2,27 %, ce qui récompense mieux l’investisseur que la moyenne du marché canadien, à 1,95 %.
Un investisseur peut toutefois obtenir un meilleur rendement en se rabattant sur les obligations des municipalités. Elles sont toutefois un peu plus risquées que celles des provinces. Les villes se retrouvent rarement en défaut de paiement, mais cela peut arriver.
Dans cette catégorie, les investisseurs peuvent acheter les titres d’emprunt des villes qui ont une cote de crédit et ceux des villes qui n’en ont pas. Au Québec, trois villes ont une cote de crédit, soit Montréal, Laval et Québec.
Même si elles sont un peu plus risquées, ces obligations municipales sont intéressantes, selon Michel Doucet, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins.
«On peut aller chercher 50 points de base de rendement à l’échéance de plus avec une municipalité non cotée», dit-il.
Par exemple, les titres de l’ensemble des municipalités non cotées du Québec offrent un écart de rendement à l’échéance supérieur (spread) de 95 points de base par rapport aux obligations de cinq ans du gouvernement du Québec.
Par contre, des obligations de Montréal n’offrent qu’un spread de 45 points de base par rapport aux obligations du Québec.
Obligations de sociétés
Les titres d’emprunt émis par les Alimentation Couche-Tard de ce monde sont aussi un outil de placement intéressant.
«Tout dépend de votre relation entre l’espérance de rendement à l’échéance élevé et le risque pris», précise Benoît Durocher, vice-président directeur et chef stratège économiste chez Addenda Capital, une firme de gestion de placement.
Avec un rendement moyen de 2,66 % pour le sous-indice du FTSE TMX, les obligations d’entreprises canadiennes offrent 100 points de base de rendement de plus que le sous-indice des gouvernements, à 1,68 % pour une période de 11 ans.
Bien entendu, le rendement varie en fonction de la cote de crédit des entreprises. Ainsi, une société cotée AAA (peu risqué) offre à l’investisseur un rendement à l’échéance de 1,64 %, par rapport à 3,27 % pour une entreprise qui a une cote BBB (plus risqué).
Obligations des pays très endettés
Les titres les plus intéressants de ces pays se retrouvent en Europe.
Par exemple, les obligations de 10 ans du Portugal offrent un rendement à l’échéance de 3,42 %. C’est presque 200 points de base de plus que son équivalent espagnol, de 1,60 %. «C’est peut-être une bonne idée de miser sur le Portugal plutôt que sur l’Espagne», dit Michel Doucet.
La Grèce offre un rendement à l’échéance de 8,98 % sur ses obligations de 10 ans. Ce titre est donc très payant, mais il est aussi extrêmement risqué.
En investissant à l’extérieur du Canada, les investisseurs s’exposent aussi à un risque de change.
Tentantes actions privilégiées
Même si ce ne sont pas des obligations, les actions privilégiées – elles donnent droit aux actionnaires à des dividendes fixes – sont considérées comme des produits hybrides comparables aux titres à revenu fixe.
«Ce marché offre des rendements de dividendes relativement élevés par rapport à ceux qu’on trouve dans toutes les catégories d’obligations», remarque Richard Beaulieu, vice-président et économiste principal chez Addenda Capital.
Selon lui, les actions privilégiées des banques et des compagnies d’assurance sont particulièrement intéressantes.
«Ces titres offrent actuellement des rendements de dividendes qui oscillent autour des 5 %, ce qui est beaucoup plus élevé que les rendements à l’échéance des obligations de ces mêmes émetteurs, en plus d’un traitement fiscal plus avantageux que celui des revenus d’intérêt.»