Après plusieurs reports, le Groupe Banque TD et la banque américaine First Horizon ont finalement renoncé à l’entente de fusion annoncée le 28 février 2022. La TD mentionne qu’elle n’a pas pu faire confirmer un échéancier pour les étapes d’approbation de l’acquisition d’un montant de 13,4 milliards de dollars (G$) par les organismes réglementaires américains. En raison de l’incertitude engendrée par cette situation, les parties ont décidé de jeter la serviette.
La TD versera à First Horizon 200 M$ en espèces et lui remboursera des frais de 25 M$ conformément aux modalités de l’entente de résiliation conclue entre les deux firmes. Les actions privilégiées de série G de First Horizon acquises par la TD continueront de refléter un prix de conversion de 25 $ par action.
Bharat Masrani, président du Groupe et chef de la direction de la TD, a expliqué dans un communiqué que cette décision permet à l’institution « d’apporter de la clarté » à ses collègues et à ses actionnaires. « Malgré notre déception, nous allons de l’avant avec une marque solide et en pleine croissance qui sert plus de 10 millions de clients aux États-Unis », a-t-il commenté.
La TD et First Horizon, une banque établie à Memphis, au Tennessee, avaient dû reporter à plusieurs reprises la date de clôture de l’acquisition dans l’attente du feu vert des autorités réglementaires américaines.
Début mars, la TD avait fait savoir qu’elle envisageait de reporter une nouvelle fois la date de clôture de l’accord, dont la ratification était prévue au premier trimestre 2023. Cette annonce intervenait quelques semaines seulement après que les deux banques avaient convenu d’une prolongation de trois mois, ce qui avait jeté des doutes sur la capacité de la TD à conclure la transaction.
L’acquisition proposée par le Groupe Banque TD avait également fait l’objet en août dernier d’un examen public demandé par le Conseil de la Réserve fédérale des États-Unis et le Bureau américain du contrôleur de la monnaie.
La banque de Toronto avait fait face à des critiques les mois précédents en raison de tactiques de vente prétendument agressives aux États-Unis. Ces critiques émanaient notamment de la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, qui avait demandé que la fusion soit bloquée jusqu’à ce que la banque soit « tenue responsable de ses pratiques abusives ».
Avec cette acquisition, la banque canadienne aurait occupé la place de sixième groupe bancaire aux États-Unis, avec 614 G$ US en actifs, 1560 succursales et 10,7 millions de clients dans 22 états américains.
La Banque de Montréal a également dû faire face à des retards dans son acquisition de Bank of the West pour 16,3 G$, mais la transaction s’est finalement conclue le 1er février, environ trois mois plus tard que prévu initialement.