« [Je crois] avec toutes les fibres de mon être, que le chemin que j’emprunte est le meilleur pour le pays », a-t-elle déclaré jeudi en fin de journée à la presse après avoir affronté des députés qui s’opposaient à l’accord.
Plus tôt dans la journée, la première ministre avait dû faire face à quatre démissions au sein de son gouvernement dont celle de Dominic Raab, le ministre en charge des négociations sur le Brexit qui s’est dit dans l’impossibilité de défendre cet accord.
« Je ne peux pas concilier les termes du projet d’accord avec les promesses que nous avons faites au pays dans notre programme des dernières élections », a-t-il déclaré.
Ainsi moins d’un jour après avoir annoncé qu’elle avait obtenu le soutien de ses ministres sur l’accord technique conclu entre Londres et l’Union européenne, Theresa May a perdu Dominic Raab, sa secrétaire d’État au Brexit, Suella Braverman, le secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord, Shailesh Vara, ainsi que sa ministre du Travail, Esther McVey.
Theresa May a avoué avoir dû faire des compromis quant à l’accord, mais a affirmé qu’elle préférait un accord imparfait que pas d’accord du tout.
Interrogé sur les implications de ces démissions pour Theresa May et le Brexit, Philippe Bernard, le correspondant à Londres du journal français le Monde, estime qu’il est possible, quoique improbable qu’un vote de défiance à l’encontre de Theresa May soit organisé . Il estime cependant plus probable que l’accord conclu entre la première ministre et les autres pays européens soit censuré par la Chambre des Communes.
Il estime cela probable mais souligne qu’un « no deal » serait « catastrophique pour l’économie du Royaume-Uni, mais mauvais aussi pour les pays du continent. »
Impact sur la livre sterling
L’espoir d’un possible accord pour le Brexit a vite laissé place aux pires craintes sur les marchés financiers qui résulterait d’un « no deal ».
Malmenée par ces indécisions, la livre sterling est retombée à 1,1268 euro, en repli de 1,75 %, souligne le journal Les Échos. Il y a deux jours, elle était près de son record depuis mai 2017 à plus de 1,15 euro. Elle a également perdu du terrain face au dollar, en baisse de 1,39 % à 1,2714 dollar, son plus fort repli depuis novembre 2017.
Sa volatilité est remontée à son plus haut depuis 2016 ce qui rend dette monnaie « particulièrement difficile à traiter sur le marché des changes », selon un analyste de Jefferies, cité par Bloomberg.
Selon un analyste de ING, Viraj Patel, un divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe sans accord pourrait provoquer une chute de la livre sterling et l’envoyer à 1,20 dollar, soit une chute d’environ 6 % par rapport à sa valeur actuelle.