Les actions américaines sont en forte hausse cette année en raison des attentes élevées en matière de bénéfices. Toutefois, ces prévisions pourraient s’avérer trop optimistes, prévient la Financière Banque Nationale (FBN) dans un nouveau rapport.

Selon ce rapport, le S&P 500 a augmenté de 17,7 % depuis le début de l’année, ce qui est bien supérieur à sa moyenne historique d’environ 7 %.

« La frénésie des marchés boursiers américains est alimentée par des attentes ambitieuses en matière de bénéfices, le consensus prévoyant une augmentation de 13 % des bénéfices par action du S&P 500 au cours des 12 prochains mois. »

Toutefois, les marchés pourraient être déçus, selon la FBN.

« Alors que l’économie surprend à la baisse et que la Fed se rapproche d’une réduction des taux d’intérêt, nous pensons que les investisseurs en actions sont trop optimistes quant à la capacité des banques centrales à relancer rapidement l’accélération économique et à stabiliser le marché de l’emploi », estime la FBN.

Le rapport indique que l’indice Bloomberg de surprise économique, qui mesure la différence entre les données économiques réelles et les prévisions médianes, est actuellement négatif. Historiquement, les lectures négatives de cet indice ont précédé les révisions à la baisse des bénéfices.

« Les prévisions de bénéfices ont été révisées à la baisse de 7,2 % en moyenne au cours des trois mois suivant une lecture inférieure à -0,5 de l’indice de surprise économique de Bloomberg, ce qui est actuellement le cas », souligne la FBN.

Par conséquent, la FBN prévoit « une baisse significative des estimations consensuelles pour la croissance [des bénéfices par action] dans les mois à venir ».

Les secteurs les plus susceptibles de subir des révisions à la baisse sont ceux de l’énergie, des matériaux et des services financiers. La FBN est également sceptique quant aux perspectives des actions canadiennes.

« Les attentes en matière de bénéfices sont presque aussi ambitieuses qu’aux États-Unis, avec une croissance [des bénéfices par action] de 11 % prévue l’année prochaine, malgré le ralentissement continu de l’économie », indique-t-elle.

La majeure partie de cette croissance devrait provenir de l’augmentation des marges, étant donné que la croissance des ventes globales est prévue à 2,2 %.

« Pour atteindre l’objectif de croissance des bénéfices, les marges bénéficiaires devraient donc atteindre un niveau record, indique le rapport. Il s’agit là d’un défi de taille, étant donné que le pouvoir de fixation des prix est limité dans un contexte d’inflation faible. »

Dans ce contexte, la FBN a décidé de sous-pondérer les actions et de surpondérer les obligations et les liquidités.