Surnommé le roi des obligations pourries (« junk bonds »), il avait plaidé coupable en 1990 de fraude et d’évasion fiscale, comme le rappelle le quotidien français Les Echos. Il avait toutefois nié les accusations de délit d’initié découlant d’un témoignage d’Ivan Boesky, dont le doux sobriquet était Ivan le Terrible. Ce dernier a inspiré le sulfureux personnage de Gordon Gekko, joué par Michael Douglas dans le célèbre film Wall Street d’Oliver Stone en 1987.
Malgré une condamnation à 10 ans de prison, M. Milken n’avait toutefois passé que deux ans derrière les barreaux. Il avait au passage payé une amende de 600 millions de dollars américains (792,8 M$ CA). Rien pour le mettre à la rue : sa fortune personnelle est aujourd’hui évaluée à 3,7 milliards de dollars par Forbes. M. Milken reste cependant banni à vie du secteur financier.
Des appuis de taille
Ce n’est pas d’hier que Michael Milken tente d’obtenir la grâce présidentielle. Ses demandes auprès de Bill Clinton et George W. Bush avaient toutefois été rejetées. Il aurait cette fois bénéficié de l’appui actif du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, de l’ex-maire de New York et influent républicain Rudolph Giuliani et de Jared Kushner, le gendre de Donald Trump. Ironiquement, c’est Rudolph Giuliani qui avait fait tomber Michael Milken alors qu’il était procureur.
La Maison-Blanche a notamment souligné qu’il avait contribué à la « démocratisation de la finance » en permettant aux « femmes et minorités d’avoir accès à des capitaux qui leur étaient indisponibles ». Avec sa banque Drexel Burhnam Lambert, il est à l’origine du marché des obligations pourries. Ces titres hasardeux…
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