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Jeffrey Santulan et sa société, Safeguard Metals LLC, sont dans le radar de la SEC, de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) et de 27 organismes de réglementation des valeurs mobilières des États membres de la North American Securities Administrators Association (NASAA).

Les régulateurs lui reprochent ainsi d’avoir escroqué 68 millions de dollars de fonds à au moins 450 victimes dans tout le pays, selon les représentants de la CFTC et de la NASAA.

Jeffrey Santulan aurait mené son stratagème sur une période de près de quatre ans, soit d’octobre 2017 à juillet 2021, selon les documents judiciaires. L’intimé persuadait des victimes proches de l’âge de la retraite ou plus âgées à se débarrasser de leurs titres et à les transférer dans des comptes de retraite individuels autogérés (CRIA).

Il les convainquait ensuite d’investir dans des pièces d’or et d’argent. « Depuis le début de la pandémie, bien que cela ne se limite pas à cela, le marché est devenu de plus en plus volatil et les gens sont devenus un peu nerveux et il y a eu pas mal d’activité et de recherche d’alternatives. En particulier les métaux précieux comme l’or et l’argent », constate Joseph P. Borg, co-président de la section Enforcement de la NASAA et directeur de la Commission des valeurs mobilières de l’Alabama.

« Tout le monde dit que si le marché s’effondre, il faut se tourner vers l’or. C’est un vieux dicton. Qu’il soit vrai ou non n’a aucune importance, les gens y croient », ajoute-t-il.

Jeffrey Santulan a joué là-dessus et a multiplié les déclarations trompeuses pour convaincre ses victimes sur « la sécurité et la liquidité des investissements en titres des investisseurs, l’activité de Safeguard et sa rémunération », selon la SEC.

Lorsque les clients posaient des questions sur la valeur des métaux précieux qu’ils achetaient, les défendeurs affirmaient que les pièces d’argent étaient rares et qu’elles étaient assorties d’une prime bien supérieure au prix de base, selon les documents judiciaires.

En réalité, la valeur desdites pièces était bien inférieure à ce qu’affirmaient les défendeurs et à ce que la société commercialisait et promouvait. De plus, Jeffrey Santulan et Safeguard facturaient des marges moyennes d’environ 64 % sur leurs ventes de pièces d’argent, au lieu des marges de 4 à 33 % qu’ils affirmaient aux investisseurs, selon les enquêteurs.

En plus des millions engrangés ainsi, les défendeurs ont conservé environ 25,5 millions de dollars de marges, toujours selon les documents judiciaires.

Ces derniers montrent également que pour convaincre les victimes, Safeguard se présentait frauduleusement comme une société d’investissement à service complet – avec des bureaux à Londres, New York City et Beverly Hills – et 11 G$ d’actifs sous gestion, alors que la firme faisait fonctionner toute la société avec des agents commerciaux travaillant dans un petit local en Californie.

Les agents commerciaux convainquaient ensuite les victimes potentielles en s’appuyant sur des scripts préparés par Jeffrey Santulan remplis de déclarations trompeuses et fausses qui expliquaient que le marché allait s’effondrer et que leurs comptes de retraite seraient gelés en vertu d’une nouvelle loi « non publiée ».

La SEC a donc déposé des accusations de violation des dispositions antifraude des lois fédérales sur les valeurs mobilières devant le tribunal fédéral de district du district central de Californie. De plus, une action civile conjointe de la CFTC et de la NASAA accuse Safeguard Metals et Jeffrey Santulan, également connu sous le nom de Jeffrey Hill, d’avoir exécuté une fraude nationale en cours.