Une photo de Mark Carney à la Banque d'Angleterre

Le Parti libéral du Canada (PLC) a remporté les élections fédérales lundi soir après une lutte serrée avec les conservateurs. La promesse d’un Canada uni et fort de Mark Carney semble donc idéaliste puisque le pays est clairement scindé en deux.

Toutefois, les électeurs font confiance à Mark Carney comme interlocuteur au président américain Donald Trump afin de faire face à ses velléités et à sa guerre commerciale. Mark Carney désire bâtir une économie canadienne unie. Il estime ainsi pouvoir faire croître l’économie du pays jusqu’à 200 milliards de dollars (G$), si l’on se fie à la plateforme électorale du PLC.

Pour ce faire, il compte notamment éliminer les obstacles au commerce intérieur en réduisant les coûts du commerce intérieur jusqu’à 15 %. Son idée est également de permettre une libre circulation des travailleurs et des produits à l’intérieur des frontières en bâtissant des « corridors commerciaux ».

« Ces mesures feront croître notre économie et compenseront les conséquences des tarifs de Donald Trump », peut-on lire dans le document.

Mark Carney veut éliminer toutes les barrières fédérales au commerce interprovincial et à la mobilité de la main-d’œuvre, mais également assurer la reconnaissance mutuelle des titres de compétences entre les provinces et les territoires et réduire les formalités administratives.

Dans son programme, le nouveau premier ministre s’engage également à investir « pour bâtir des infrastructures qui relieront le Canada, élimineront les barrières, et rapprocheront les gens et les économies ».

Il mentionne ainsi son intention de baisser les tarifs du pont de la Confédération, des traversiers Northumberland, des navires de Marine Atlantique et de la Coopérative de transport maritime et aérien. Il compte également bâtir un train grande vitesse pour relier les communautés se trouvant entre Windsor et Québec.

Toujours dans son optique d’une meilleure circulation, le gouvernement a promis de bâtir de nouvelles infrastructures commerciales grâce au nouveau Fonds pour la diversification des corridors commerciaux.

Il compte également bâtir l’économie de l’Arctique à coup de nouveaux ports, routes, chemins de fer et infrastructures énergétiques et déployer un réseau électrique est-ouest, un projet de transport électrique d’intérêt national.

Défendre l’économie

En plus d’unir le pays, Mark Carney promet de défendre son économie. Ce dernier répondra ainsi aux tarifs américains qui affecte notre économie « pendant aussi longtemps que nécessaire », selon son programme.

Il promet que les dollars recueillis grâce aux contre-tarifs seront réinvestis pour soutenir les travailleurs et entreprises canadiennes touchées par la guerre commerciale.

Il compte également créer un Fonds de réponse stratégique de 2 G$, qui permettra notamment d’augmenter la compétitivité du secteur automobile et de protéger les emplois manufacturiers.

Mark Carney affirme qu’il maximisera l’utilisation de l’acier, l’aluminium et les minéraux critiques du Canada de la prospection à la fabrication de batterie. Il compte notamment renforcer la Loi sur investissement Canada.

« Nous rendrons plus de transactions examinables et moderniserons les normes pour saisir les modèles de transactions manipulatrices, notamment en examinant les répercussions potentielles sur la souveraineté des données du Canada », promet ainsi son programme.

Une économie à la portée de tous

Le programme de Mark Carney tente également de séduire la classe moyenne. Il rappelle notamment qu’il a annulé la taxe carbone et promet de faire en sorte que les Canadiens n’aient pas à « assumer le coût de l’atteinte de nos objectifs climatiques ». Il compte davantage taxer les « grands pollueurs industriels ».

Pour aider les Canadiens à faire face aux affres de la guerre commerciale, il promet de baisser les impôts pour la classe moyenne afin de faire « économiser jusqu’à 825 $ par an aux familles à deux revenus ». Il compte ainsi réduire de 1 point de pourcentage le taux d’imposition marginal de la première tranche de revenu.

S’adressant aux futurs propriétaires, il compte éliminer la TPS pour les acheteurs d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour ceux qui sont déjà propriétaire, il promet de rendre les « paiements hypothécaires plus abordables en analysant le marché hypothécaire canadien dans le but de proposer davantage d’options aux Canadiens ».

Toujours à l’intention des propriétaires, il promet de « financer les rénovations domiciliaires » en plus de faire baisser les factures pour aider les ménages à installer des thermopompes et adopter des améliorations écoénergétiques.

Il suggère également une production automatisée des déclarations de revenus, ce qui assurerait aux Canadiens d’obtenir les prestations qui leur reviennent.

Environnement et finance

Mark Carney n’oublie pas l’environnement dans son programme, il promet ainsi de finaliser et mettre en œuvre « des lignes directrices volontaires sur l’investissement durable au Canada pour chaque secteur prioritaire d’ici l’automne 2026 ».

Il compte également émettre les premières obligations de transition du Canada d’ici 2027, au moins 10 G$ par an sous forme de nouvelles obligations, pour des projets afin d’assainir les secteurs industriels et agricoles tout en les rendant plus compétitifs.

Le nouveau premier ministre compte également s’assurer que les « grands pollueurs paient tout en protégeant la compétitivité de l’industrie canadienne » en améliorant notamment le Système de tarification fondé sur le rendement (STFR) pour les grands pollueurs industriels tout en garantissant que les marchés du carbone continuent de bien fonctionner.

« Nous réduirons les obstacles à l’harmonisation et à l’interconnexion de ces marchés à travers le pays, et nous nous assurerons qu’ils établissent un signal à long terme pour sécuriser les investissements. »

Le nouveau gouvernement compte travailler de concert avec les provinces et les territoires pour permettre aux grands pollueurs de soutenir l’adoption par les consommateurs de technologies et de rénovations vertes, comme les thermopompes et les véhicules électriques, qui contribuent également à réduire les factures d’énergie des ménages.

Dans son programme, le gouvernement s’engage à établir une couverture étendue de la divulgation des risques climatiques en priorisant la transparence et une meilleure évaluation des risques et opportunités climatiques pour orienter les capitaux vers une économie durable.

Des mesures pour les entreprises

Afin de s’assurer que la guerre commerciale n’affaiblisse pas l’économie canadienne, Mark Carney s’engage à réduire les coûts d’investissement pour les entreprises canadiennes et veiller à ce que celles-ci soient concurrentielles à l’échelle mondiale. Il compte aussi stimuler les investissements du secteur privé dans la recherche et le développement en augmentant à 6 millions dollars le montant maximal que les entreprises canadiennes peuvent réclamer en vertu du programme d’Encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental.

Les startups ne sont pas oubliées, puisque le programme libéral propose d’injecter 1 G$ dans l’Initiative de catalyse du capital de risque en plus d’abandonner la hausse des gains en capital. Mark Carney veut également encourager l’investissement dans l’innovation en ajoutant des actions accréditives à l’écosystème canadien des startups afin d’aider les entreprises en intelligence artificielle, en informatique quantique, en biotechnologie et en fabrication de pointe à obtenir des fonds plus rapidement.

De plus, le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires deviendra permanent, ce qui permettra de soutenir les entreprises dirigées par des personnes noires. Toujours du côté social, Mark Carney compte bien investira dans le Fonds d’opportunités économiques et de leadership pour les femmes.

Ouvrir de nouveaux marchés

En réponse aux tarifs imposés par notre plus grand partenaire commercial, Mark Carney s’engage à bâtir de nouveaux marchés. Il compte ainsi ouvrir un mécanisme de crédit à l’exportation de 25 G$ pour soutenir les entreprises canadiennes dans leur expansion vers de nouveaux marchés. « Ce programme offre du financement préférentiel pour aider d’autres pays à se procurer des biens et services canadiens. »

Le programme CanExport sera développé pour aider les entreprises du pays à diversifier leurs marchés en dehors des États-Unis en s’appuyant notamment sur des accords commerciaux existants, tels que l’AECG et le PTPGP. Profitant des accords déjà en place, Mark Carney compte bien poursuivre de nouveaux accords commerciaux avec le MERCOSUR et l’ANASE.

De plus, la Loi sur les mesures spéciales d’importation du Canada sera modernisée pour mieux refléter la nouvelle réalité commerciale internationale.

Maintenant que les libéraux ont repris les rênes du pays, reste à voir si les bottines suivront bien les babines…