Le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Laurent Ferreira, a touché une rémunération de 9,3 millions de dollars (M$) en 2023, ce qui représente 79 fois la rémunération moyenne au sein de l’institution montréalaise.
Les informations se trouvent dans des documents réglementaires envoyés aux actionnaires, jeudi.
La rémunération de Laurent Ferreira représente près de 79 fois la rémunération moyenne des employés de la Banque Nationale, une estimation faite à partir des données contenues au rapport annuel.
L’institution financière a accordé près de 3,4 milliards de dollars (G$) en salaires et avantages sociaux à ses plus de 31 000 employés au cours de l’exercice 2023 clos le 31 octobre. Répartie sur plus de 28 900 équivalents temps plein, la rémunération moyenne serait de 118 000 $.
La masse salariale a augmenté de 5 %, en raison des hausses de salaire et d’une augmentation des effectifs au cours de l’exercice 2023.
En 2023, la rémunération totale de Laurent Ferreira a reculé de 15 % par rapport à l’an dernier, mais la différence est attribuable à une contribution exceptionnellement plus élevée à son régime de retraite en 2022.
Le patron de la Banque Nationale ne touche pas l’entièreté de sa rémunération puisqu’une partie est différée et sera versée plus tard. Il a encaissé près de 2,9 M$ en 2023, toujours selon la circulaire de la société.
Le document indique également que la valeur de la participation actionnariale du banquier est équivalente à 24,4 M$ en tenant compte des actions de la Banque Nationale détenues directement et des options d’achat.
Le conseil d’administration écrit aux actionnaires que « Laurent Ferreira a su livrer de bons résultats ». Ses membres jugent que la stratégie a permis « de performer dans un contexte économique complexe ».
Les cinq plus hauts dirigeants ont obtenu une rémunération totale de 28,8 M$ en 2023. La comparaison avec l’année dernière apporte peu d’information puisque trois dirigeants ont eu une contribution exceptionnellement élevée à leur régime de retraite l’an dernier et qu’un dirigeant n’était pas en poste en 2022.
En 2023, le bénéfice net de la société a diminué de 1 % pour s’établir à 3,3 G$. Le bénéfice ajusté dilué par action a reculé de 0,1 %. La direction a l’objectif de le faire croître de 5 à 10 % à moyen terme.
L’exercice 2023 a été marqué par un contexte de ralentissement économique qui a représenté un vent de face pour l’industrie bancaire.
Le français est très présent dans les hautes sphères de la Nationale. La totalité des neuf membres de la haute direction parle français. Au conseil d’administration, c’est le cas de 12 administrateurs sur 13. Ils sont dix à résider au Québec.
« À titre informatif, toutes les réunions des membres de la haute direction se déroulent en français, et occasionnellement avec des passages en anglais », écrit l’institution financière dans la circulaire.
Les hauts dirigeants se trouvent également en zone paritaire. Le conseil comporte six femmes et 7sept hommes. La haute direction, pour sa part, compte cinq femmes et quatre hommes.
La zone paritaire n’est pas atteinte pour l’ensemble des postes de dirigeants. Au total, 36,4 % sont des femmes. La Nationale s’est donné l’objectif de porter cette proportion à 39 % d’ici 2026.
Parmi les hauts dirigeants, 9,3 % appartiennent à « une minorité visible ». La Nationale veut augmenter cette proportion à 12 % en 2026.