Dans le secteur institutionnel, considérant la difficulté que rencontrent les classes d’actifs traditionnelles pour générer un rendement adéquat et plus prévisibles, on observe une croissance de l’allocation vers des solutions alternatives, par exemple les énergies renouvelables et la dette privée, a indiqué Monei Pudumo-Roos, de Ngwedi Investment Managers lors d’une table ronde Opalesque tenue à Cape Town en Afrique du Sud en janvier 2019.
L’investissement est, toujours et partout, un compromis entre le risque et la récompense, rappelle Raphael Nkomo, de Ngwedi Investment Managers.
Selon lui, il est « maintenant établi que le véritable alpha est très difficile à générer et que ce que les gestionnaires les plus actifs appellent alpha est davantage du bêta intelligent ou simplement du bêta déguisé ». Après avoir pris en compte la plupart des facteurs de risque ou des primes sous-jacents, le véritable alpha est au pire inexistant et au mieux statistiquement non significatif, affirme-t-il.
Raphael Nkomo est d’avis qu’à mesure que les promoteurs de pensions prendront davantage conscience de ces subtilités, « la véritable conversation sur les investissements se concentrera sur la constitution de portefeuilles de clients exposés explicitement à des risques connus (comme la valeur, la qualité, la dynamique, etc.) et sur la manière d’obtenir une compensation équitable pour cette exposition tout au long du cycle économique ». Pour cette raison, il s’attend à ce que nous assistions à une croissance significative des solutions de remplacement. À cet égard, les fonds et les agrégateurs d’actifs ont tendance à surpondérer leurs allocations en faveur de solutions de titres à revenu fixe. Ils recherchent également davantage des types de crédit à court terme pour ne pas assumer le risque de duration.
Les fonds de pension (publics et privés) et les particuliers fortunés ont été les premiers à se tourner vers le marché privé, affirme Pawan Singh de Sanlam Investments. Jusqu’à récemment, la Bourse offrait un bon rendement aux investisseurs, donc ceux-ci n’avaient pas de raisons de s’orienter vers les marchés privés ou de rechercher d’autres solutions de remplacement, rappelle-t-il. Cependant, avec la baisse de la croissance des classes d’actifs traditionnels, les investisseurs ont commencé à regarder du côté des placements alternatifs et des marchés privés. Afin de générer un rendement à long terme, ils ont commencé à prendre en compte les classes d’actifs faiblement corrélées.
« Nous voyons de plus en plus d’investisseurs s’ouvrir à l’idée d’avoir des portefeuilles de marchés privés aux côtés de leurs fonds publics », affirme Pawan Singh.
De même, il estime que lorsque la tendance se renversera et que les marchés cotés redeviendront à la mode, les investisseurs ne voudront plus abandonner totalement les marchés privés. Ainsi, ces deux stratégies coexisteront tout comme les stratégies actives et passives coexistent déjà.
La montée en puissance de l’investissement d’impact, tout comme la manière dont la génération du millénaire aborde le secteur des investissements contribuent également à cette situation.