Unigestion lance un outil d'allocation de dette privée

Invescap compte établir un premier bureau à Montréal afin de s’implanter dans le marché canadien. Le but à long terme : étendre son offre aux États-Unis.

Le président a choisi comme porte d’entrée le Québec afin de bénéficier de la loyauté du personnel : « C’est nécessaire lorsqu’on lance une société. Si on avait décidé de se lancer à New York, ça aurait été plus difficile de trouver cette qualité chez les candidats puisqu’il y a plus de concurrence et je pense qu’il y a des gens très compétents et capables de faire le travail au Québec. »

En fait, cela fait déjà un an que la compagnie effectue des études de marché à partir d’un bureau situé au 1000 de la Gauchetière au centre-ville de la métropole et son dirigeant compte établir ses nouveaux locaux dans le même secteur. « C’est une question de semaines; le temps d’obtenir nos accréditations pour faire affaire au Québec et au Canada », fait savoir Marc-André Pépin en entrevue avec Finance et Investissement.

Un chasseur de têtes est en ce moment à la recherche d’une personne pour occuper le poste de vice-président, développement des affaires au Québec. Le processus d’entrevues est d’ailleurs déjà amorcé.

Le manufacturier suisse crée, développe et distribue des produits financiers européens « qui sont autrement inaccessibles sur le marché local de ses clients institutionnels », indique son site web. Invescap est déjà présent évidemment en Europe, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient.

Sur le site Internet d’Invescap, on peut lire que « les produits financiers européens sont des instruments de placement novateurs et souples qui constituent une solution de rechange avantageuse aux investissements directs (tels qu’actions, obligations, devises, etc.). En règle générale, les produits financiers européens sont des obligations au porteur, dont l’émetteur répond sur toute sa fortune ».

Ce sont des types produits qui existent depuis 30 ans en Europe et pratiquement pas en Amérique du Nord, selon Marc-André Pépin.

« Ce sont des produits prudents pour des gestionnaires de fortunes indépendants, des institutions financières de taille moyenne, des compagnies d’assurance et des clients à haute valeur nette qui veulent préserver leur capital avec des rendements de 5 à 7 % avec un risque, mais très bas. Ce sont des constructions qui sont toutes de type obligataire, donc qui sont toutes des notes, des certificats qui sont émis avec des dates de maturité fixes et préderminées. », élabore Marc-André Pépin.

De gros joueurs intéressés

 

De gros joueurs intéressés

Sans vouloir dévoiler les noms, Marc-André Pépin dit que plusieurs gestionnaires de fortunes importantes, parmi lesquels figurent de gros noms du domaine financier canadien, souhaitent intégrer des produits d’Invescap dans le portefeuille de leurs clients. « Certains sont même prêts à les ajouter jusqu’à une proportion de 20 % », ajoute-t-il.

Selon lui, ses clients en Europe consacrent de 20 à 50 % de leurs portefeuilles aux produits financiers européens. Pour la clientèle suisse, la proportion peut atteindre 100 %, selon lui.

Un Québécois au service de la royauté

Marc-André Pépin possède c’est le moins qu’on puisse dire un parcours étincelant. À 23 ans, il quitte le Canada pour étudier à Londres grâce à une bourse d’études. Il y terminera son MBA pour ensuite être engagé pour la banque JP Morgan à Londres.

C’est ensuite son passage, toujours chez JP Morgan, mais à New York à cette fois, qui le mènera en Suisse par l’entreprise d’un de ses clients : la famille princière du Liechtenstein dont la banque gérait les actifs à Genève en Suisse. Il a aussi acquis de l’expérience en Suisse chez LGT, RVM et au Groupe Crédit Suisse. Il est le fondateur d’Invescap.

Photo Bloomberg