Un homme riche à côté d'un homme pauvre.
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Alors que les salaires des PDG s’envolent, les travailleurs peinent, eux, à faire face à l’inflation. Le fonds de pension de l’Église d’Angleterre souligne cette injustice et prévient que ces écarts risquent à terme de nuire aux entreprises, rapporte Business Matters.

« Une crise sociétale se déroule devant nous », déplore le fonds de pension et d’investisseurs. Sa mise en garde survient alors que nombre d’entreprises ont accordé de belles augmentations à leurs dirigeants, alors que les salaires des travailleurs, eux, leur permettent à peine d’assurer leur subsistance.

Évidemment, cette situation n’est pas spécifique à l’Angleterre puisque l’inflation touche plusieurs régions du monde. Aux États-Unis, on constate ainsi la même situation. Les PDG d’entreprises du S&P 500 ont obtenu des gains en hausse de 17 % en 2021, tandis que les travailleurs restent à la traîne, notait ainsi récemment The Globe and Mail.

À des fins de comparaison, en 2021, les salaires et avantages sociaux des travailleurs du secteur privé ont augmenté de 4,4 %. Bien qu’il s’agisse de la plus forte hausse depuis vingt ans, selon l’étude d’Equilar pour Associated Press, celle-ci ne suit pas l’inflation qui cumulait à 7 % en 2021.

Sans compter que cette hausse est loin des 17 % des PDG des entreprises du S&P 500. Ainsi, en 2021, il faudrait au moins 186 ans pour un travailleur situé au milieu de l’échelle des salaires de l’entreprise pour atteindre le montant qu’a gagné son PDG. Il s’agit d’une hausse par rapport aux 166 ans de 2020.

D’ailleurs les Américains estiment que les salaires des PDG sont bien trop élevés. Cette pensée est partagée par les investisseurs. L’augmentation de rémunération de166,7 % obtenue par Jamie Dimon, le directeur général de JP Morgan Chase, n’a été approuvée que par 31 % des investisseurs, selon le sondage consultatif réalisé à l’assemblée annuelle des actionnaires.

La situation semble similaire au Québec. Rappelons par exemple qu’en 2021, la rémunération du patron de Desjardins a été augmentée de 37 % par rapport à 2020. En fait, la rémunération des cinq plus hauts dirigeants de la firme a connu une augmentation similaire.

La Banque Nationale a, quant à elle, accordé une rémunération de 36,3 M$ à ses cinq plus hauts dirigeants pour l’exercice 2021, une augmentation de 43,5%.

Bien que le Québec soit l’endroit au Canada où le salaire annuel moyen a connu la plus forte hausse en 2021, celui-ci a cru de 4,7 %, soit bien loin des hausses des PDG des hauts dirigeants des deux célèbres institutions, et en-dessous de l’inflation qui a atteint 6,7 % en mars, selon Statistique Canada.