Une assurance divorce, est-ce possible ?
Les divorces coûtent cher en honoraires d’avocats, en versements de rentes temporaires (pensions alimentaires), et entraînent une baisse du niveau de vie. Des chercheurs français ont examiné le marché des produits d’assurance qui couvrent ces pertes. Leur verdict : ce marché est embryonnaire. Aux États-Unis, le débiteur peut souscrire des contrats «pour protéger ses enfants et son ex-conjoint en cas d’impossibilité de remplir ses obligations alimentaires». Toutefois, les produits plus généraux qui couvrent les risques de pertes monétaires n’existent pas, probablement à cause de l’antisélection (la majorité des assurés potentiels étant les conjoints pour lesquels les probabilités de divorce sont élevées). Ces chercheurs mentionnent le cas d’un assureur américain qui a retiré une assurance divorce du marché parce que ses coûts étaient inabordables. «Il fallait avoir acquitté 7 675 $ de primes pour obtenir 12 500 $ de couverture après quatre ans de mariage», soulignent les chercheurs (http://tiny.cc/zpa59x). Des chercheurs italiens ont déjà montré que lorsque le taux de divorces augmente dans une société, les femmes mariées investissent de façon plus prudente (http://ftp.iza.org/dp3975.pdf). Comme l’écrit Marina Adshade dans son ouvrage, Dollars et sexe : Comment l’économie influence le sexe et l’amour (Presses de l’Université Laval, 2015), «le mari est alors vu comme l’équivalent d’un actif de basse qualité (à la limite, un junk bond) qu’il faut contrebalancer avec des actifs moins risqués».
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 mai 2016 1 mai 2016
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