Personne ne veut vivre à nouveau l’arrêt économique du deuxième trimestre provoqué par la COVID-19. Cependant, avec la réouverture de l’économie et l’absence de vaccin, cette possibilité ne peut être ignorée.
Le PIB du Canada a chuté de 38,7 % au cours du deuxième trimestre de 2020, enregistrant ainsi la plus forte baisse trimestrielle depuis 1961, soit depuis que ce type de performance est calculé Il a toutefois fortement rebondi depuis. L’économie a progressé de 4,8 % en mai et de 6,5 % en juin, et les estimations préliminaires pour juillet semblent également solides.
Cependant, la poursuite de la reprise suppose que toute future vague de pandémie entraînera seulement « un confinement plus léger » que celui qui a été nécessaire pour aplatir la première vague, selon ce qu’indique les Services économiques de RBC dans un rapport sur les perspectives provinciales.
Dans l’état actuel des choses, l’économie pourrait avoir besoin de plusieurs années pour récupérer le terrain perdu, affirme le rapport, qui offre des prévisions détaillées par province.
La bonne nouvelle est qu’un deuxième arrêt semble improbable, compte tenu des données sur le récent taux de mortalité lié au virus.
Dans un rapport publié récemment, la Financière Banque Nationale évalue le nombre de cas de COVID-19 par rapport aux décès en Amérique du Nord et en Europe. Cette analyse montre qu’une récente augmentation du nombre de cas n’a pas entraîné une hausse des décès par rapport à mars et avril.
Si l’augmentation du nombre de cas peut s’expliquer en partie par l’amélioration des tests, l’évolution démographique peut également être un facteur expliquant la baisse du taux de mortalité, selon le rapport de la Banque nationale.
Par exemple, le virus se propage davantage parmi les jeunes, qui ont tendance à présenter des symptômes moins graves, tandis que les personnes âgées et les autres personnes à risque prennent davantage de précautions.
« Pour ces raisons, nous restons convaincus qu’une deuxième pause économique généralisée est peu probable », conclu la Banque nationale.
La Banque Nationale est d’avis que les stratégies pour faire face à une seconde vague de COVID-19 auraient probablement comme objectif de limiter le nombre de victimes tout en évitant de paralyser l’économie.
La reprise économique dépend de l’évolution du travail
Même dans le cas où un deuxième arrêt des activités n’était pas requis, les économies ne retrouveraient pas les niveaux de production pré-pandémiques cette année.
L’écart de PIB entre le quatrième trimestre de 2020 et le quatrième trimestre de 2019 pourrait être de 4 à 6 % pour le Canada, ainsi que pour les États-Unis et le Royaume-Uni, selon les prévisions des Services économiques de RBC dans un rapport sur les perspectives macroéconomiques.
On y rappelle que la possibilité d’une reprise économique complète au cours de la prochaine année est étroitement liée à la découverte d’un vaccin, ainsi que de la capacité des gens à retourner au travail.
« Au fil de l’évolution des programmes de soutien mis en place par les gouvernements pour atténuer les effets de la crise sanitaire, il faut s’attendre à observer une amélioration des conditions du marché du travail de manière à contribuer à stimuler la consommation », indique le rapport.
Le scénario de base de la RBC est qu’une autre pause des activités économiques sera évité, permettant au marché du travail de se redresser.
Au Canada, près des deux tiers des travailleurs qui ont perdu leur emploi sont retournés au travail le mois dernier, bien que beaucoup aient réduit leurs heures de travail, souligne la RBC.
En raison de la reprise du marché du travail et des différentes mesures de soutien que continu d’offrir le gouvernement, les dépenses de consommation dans certains secteurs ont dépassé les niveaux pré-pandémiques.
Par exemple, les ventes de logements ont atteint un niveau record en juillet, les ventes manufacturières ont repris et l’activité commerciale s’est redressée, note la RBC.
Cette activité a motivé la RBC à réviser ses prévisions du PIB pour le quatrième trimestre à partir de juin. Elle prévoit maintenant un PIB canadien de 6 % au quatrième trimestre de 2020, contre 5 % auparavant.
Néanmoins, la banque est toutefois d’avis que la reprise sera différente selon les secteurs d’activité.
« La faiblesse persistante des industries de services pèsera sur l’économie et retardera le retour à la pleine capacité », selon le rapport.