La série a une durée de vie de 25 ans. Les cinq premières années constituent une phase d’accumulation. Les distributions équivalent à 5 % de la valeur la plus élevée entre le montant initial investi et le montant accumulé à l’an cinq.
Le portefeuille est composé environ à 70 % d’actions (canadiennes, américaines et internationales) et à 30 % de titres à revenu fixe.
La portion d’actions sera ensuite graduellement réduite afin de maximiser la valeur résiduelle du fonds.
Comme dans la plupart des fonds communs, les investisseurs peuvent encaisser en tout temps leurs unités à la valeur marchande. Mais le versement de 5 % garanti sera payable seulement sur les parts restantes.
À la lecture du prospectus, un point a particulièrement tracassé Dave Paterson : la protection des revenus offerte par la Banque de Montréal. L’institution garantit la distribution de 5 % pendant 20 ans.
Or, dans l’éventualité d’un scénario catastrophe comme en 2008 que se passerait-il ? Selon lui, CI et la banque pourraient faillir à leur engagement en fermant le fonds avant son échéance.
«C’est ce qui est arrivé avec les Fonds Destination de Mackenzie, un produit semblable», soutient Dave Paterson.
Pour ce faire, il faudrait avoir l’accord des détenteurs de parts par un vote, confirme à Finance et Investissement le président de Placements CI, Derek Green.
Capital à l’échéance
Qu’en est-il de la plus-value du capital à l’échéance ? Elle dépendra du rendement obtenu par la gestion active et la répartition d’actifs du portefeuille.
L’équipe de gestionnaires choisie par CI compte des noms respectés du milieu financier comme Eric Bushell, de Signature gestion mondiale d’actifs, et Gerry Coleman, d’Harbour Advisors.
Quant aux placements qui feront partie du «portefeuille actif», ils intègreront également des produits dérivés conformes à la stratégie de gestion des risques.
«Selon les informations que m’a fournies CI et des simulations que j’ai pu faire, la protection offerte par Nexus Risk Management, en minimisant la baisse potentielle du portefeuille, diminue de beaucoup la participation à un marché haussier, constate Dave Paterson. Et ceci sera d’autant plus vrai lorsque le portefeuille réduira son exposition au marché des actions au fil des ans.»
Autre point notable, si le rendement du fonds subissait une baisse importante, le capital remboursé à l’année 25 pourrait être entièrement entamé. CI nous confirme par écrit qu’une telle chose serait possible aujourd’hui seulement si le prix des parts du G5/20 baissaient d’environ 30 %.
Cependant, plus ce prix unitaire augmente avec le temps, plus ce déclin devra être majeur pour que l’on ait recours au portefeuille de protection, nous précise-t-on.
Dans l’éventualité où les actifs seraient transférés dans ce «fonds de protection», on achèterait alors des titres à revenus fixes émis par le gouvernement canadien, des provinces ou des équivalents de trésorerie, et ce, pour la durée restante du fonds.
Pas si nouveau
D’un point de vue conceptuel, la Série G5/20 n’est pas une nouveauté, affirme Dan Hallett, analyste chez High View Financial Group.
«Les assureurs offraient déjà des produits semblables. Ce qui est nouveau, c’est de l’avoir transformé en fonds commun de placement en y ajoutant une stratégie de couverture dynamique et une gestion tactique», note-t-il.
CI ouvre ainsi la porte aux représentants en épargne collective en leur offrant un compromis souvent à moindres frais par rapport à plusieurs produits d’assurance.
«Mais les conseillers doivent comprendre qu’on ne peut réduire le risque et la volatilité des rendements sans sacrifier quelque chose», ajoute Dan Hallett.
Et ceci se traduit généralement par des frais de gestion plus élevés et/ou une plus-value limitée du capital. Précisons que ces frais totaux se chiffrent à 2,77 %, ce qui inclut le coût de la garantie auprès de la Banque de Montréal.
Plusieurs tranches émises
Derek Green se dit satisfait de cette première campagne qui a permis d’amasser près de 30 millions en actif sous gestion. Le fonds compterait moins de 1 000 investisseurs, dit-il sans préciser davantage. La deuxième tranche, qui se termine au 31 décembre, devrait connaître plus de succès puisque l’automne est généralement une période très occupée, ajoute-t-il.
Cette première série G5/20 ciblait les plus de 50 ans en leur offrant la possibilité d’avoir une source de revenus garantie à quelques années de la retraite.
«Le marché et le niveau des taux d’intérêt dicteront les caractéristiques des tranches subséquentes», précise le président de Placements CI.
Par exemple, la troisième tranche ne devrait pas avoir de phase d’accumulation et serait proposée pendant la période des REER. Ceci ouvrirait la porte à tous les retraités qui ont besoin immédiatement de revenus.