Selon un communiqué publié le 13 mai, quatre banquiers privés d’UBS Group AG supervisant des actifs clients de 530 M$ ont démissionné pour fonder leur propre société, Great Diamond Partners, basée à Portland, dans le Maine. Avant eux, il y a eu cinq conseillers de la Bank of America, à Atlanta, ayant des avoirs sous gestion de 450 M$, qui ont quitté leurs fonctions. En avril, une succursale de Morgan Stanley au Texas a perdu une équipe de conseillers qui géraient des actifs s’élevant à 6 G$.
Profiter des progrès technologiques
Un marché haussier de 10 ans et une augmentation du nombre de familles riches aux États-Unis ont contribué à alimenter le mouvement. En quittant, les conseillers espèrent exercer un plus grand contrôle sur leurs activités et conserver une plus grande part des revenus des grandes banques pour créer des sociétés spécialisées.
C’est le cas notamment de Dynasty Financial Partners, une entreprise technologique fondée par d’anciens dirigeants de Citigroup Inc., qui fournit des plateformes de tenue de registres, de négociation et des offres de produits qui n’étaient auparavant disponibles que dans les plus grandes entreprises.
Selon un des fondateurs de Great Diamond, Steven Tenney, les améliorations technologiques atténuent les risques liés à un éventuel ralentissement économique. « Les progrès technologiques sont indépendants de l’économie et des cycles du marché a déclaré M. Tenney, qui a passé 26 ans chez UBS. Le meilleur moyen de tirer parti des technologies est d’être une entreprise indépendante. »
Depuis juillet dernier, Dynasty a aidé les équipes de gestion de fortune de plusieurs grandes banques, dont Morgan Stanley, Bank of America et Goldman Sachs, à devenir indépendantes.
HighTower Advisors et Focus Financial Partners, basée à Chicago, font aussi partie des nouveaux joueurs dans ce créneau.
Selon la société d’analyse Cerulli Associates, les conseillers en investissement indépendants et hybrides devraient représenter 28 % du marché en 2020, comparativement à 25 % en 2015.
Les conseillers qui ont quitté les grandes entreprises pour ouvrir des boutiques ont conservé environ 87 % des actifs de leurs clients en moyenne, selon un sondage Schwab.
Chasse aux talents
Les conseillers des grandes banques se font aussi recruter par des sociétés de conseil en gestion de patrimoine qui visent une expansion. Ainsi, Rockefeller Capital Management, une firme dirigée Greg Fleming, un ancien dirigeant de Morgan Stanley, a attiré des équipes de Bank of America et d’UBS ces derniers mois.
Cette vague de départs est loin d’affaiblir les grandes institutions. Au cours des derniers mois, Bank of America a vu partir trois équipes supervisant des actifs évalués à environ 3,9 G$, une perte minime considérant que ses actifs clients en gestion de patrimoine s’élèvent à 2 800 G$.
Néanmoins, les banques sont devenues plus agressives dans leurs efforts pour retenir les meilleurs conseillers en patrimoine en leur faisant des offres difficiles à refuser, selon Bloomberg.
Cela ne devrait pas pour autant empêcher des conseillers de choisir la voie de l’indépendance estime Shirl Penney, directeur général de Dynasty, qui s’attend « à un été chaud ».