Gestion de placements TD (GPTD) a lancé en septembre 2013 deux fonds dont la structure est une des plus originales à ce jour : le Portefeuille équilibré de retraite TD et le Portefeuille conservateur de retraite.
En plus de gérer des actions et des obligations, ces deux fonds intègrent aussi des options qui visent à réduire les risques de baisse du capital, mais qui limitent également le potentiel de hausse des rendements.
La composante originale de ces fonds tient à l’utilisation de produits dérivés, comme des options d’achat et de vente, pour modérer la volatilité du fonds et ainsi obtenir un profil risque / rendement espéré ciblé pour les besoins des retraités.
Dérivés à la rescousse
La proportion de ces contrats peut atteindre à certains moments jusqu’à 60 % du portefeuille conservateur et 50 % du portefeuille équilibré.
Par exemple, «avec les options de vente, si les marchés baissent sous un certain seuil, on peut exercer nos options et vendre nos actions à un prix convenu d’avance», explique Normand Vachon, directeur général, fonds de retraite, chez GPTD.
Pour compenser le coût d’achat de ces options de vente, GPTD vend des options d’achat.
«Acheter seulement des options de vente coûterait cher, alors nous vendons aussi des options d’achat, ajoute Jean Masson, chef de la recherche quantitative chez GPTD. Par exemple, nous allons vendre à une contrepartie le droit d’acheter nos titres à un prix supérieur de 105 % au prix que nous les avons payés.»
Cette double stratégie limite les pertes, mais elle limite aussi les gains, et cette contrainte sur le rendement est son coût inhérent.
«Si la Bourse perd 25 %, on peut ne perdre que 5 %, mais si elle gagne 25 %, on peut gagner seulement 5 %», précise Jean Masson.
«C’est ce que veulent les retraités : une assurance contre les pertes par-dessus tout, quitte à obtenir un rendement moins fort», ajoute-t-il.
Les investisseurs se montrent réceptifs à ce nouveau produit, un des premiers du genre au Canada, croit Jean Masson. «C’est la première fois que GPTD atteint en si peu de temps un milliard d’actif sous gestion pour un nouveau produit de détail», affirme Normand Vachon.
Ces fonds de GPTD «avec leurs sous-composantes protégées, offrent plus qu’une garantie de capital», juge Fabien Major, représentant en épargne collective chez Investissements Excel et président de Major Gestion Privée, qui propose à ses clients ces fonds de TD.
«Une garantie de capital est fonction d’une échéance : je dois attendre trois ou cinq ans sans savoir quelle sera ma valeur. Ici, j’ai une protection quotidienne.»
Gestion par scénario
Invesco Canada a été, dès 2006, une des premières sociétés à mettre au point des fonds communs visant en premier lieu la protection du capital.
Les portefeuilles Tacticiel «sont conçus d’abord et avant tout pour gérer le risque et seulement en second lieu pour le rendement», affirme Scott Newman, vice-président, stratégies d’investissement, chez Invesco Canada.
Ces fonds effectuent une gestion flexible de la répartition des actifs selon trois scénarios économiques de base : croissance, récession et inflation. «Nous mettons en place des allocations d’actifs qui protègent le portefeuille dans ces différentes circonstances», dit Scott Newman.
Les gestionnaires d’Invesco rééquilibrent le portefeuille selon les conditions qui prévalent en ayant recours aux actions, aux obligations, mais également aux produits de base (or, argent, pétrole, produits agricoles, etc.) et aux fonds négociés en Bourse qui suivent des indices liés à ces types d’actifs.
Revenu garanti
Les Séries G5/20 de Placements CI, lancées en août 2013, mettent aussi l’accent sur la préservation du capital, mais en privilégiant le revenu plutôt que la croissance. Leur particularité tient au fait qu’elles imitent une rente garantie de durée déterminée, mais à l’intérieur d’une structure de fonds communs.
Ces fonds équilibrés offrent à l’investisseur un revenu garanti équivalant à 5 % du capital investi pour des périodes de 20 ou de 25 ans.
Tous les trois ans, le capital est réévalué et, s’il est en hausse, 50 % de cette hausse est assigné au revenu. Par exemple, si le capital a crû de 100 000 $ à 120 000 $, le rendement de 5 % est recalculé sur la base de 110 000 $ au lieu de 100 000 $. Toutefois, si la valeur du capital a baissé, le rendement de 5 % sur le capital original de 100 000 $ est assuré.
Cette structure s’appuie sur une garantie contractée auprès de BMO Groupe Financier. Si la valeur des portefeuilles sous-jacents baisse trop, le revenu du client demeure assuré.
Contrairement à une rente viagère «où votre argent appartient désormais à un assureur, avec les G5/20, votre argent reste votre propriété, explique Derek Green, président de Placement CI. Vous pouvez vendre vos unités à tout moment et tout capital résiduel dans le fonds (après 20 ou 25 ans) vous revient.»
Coût de la protection
Le ratio des frais de gestion est de 2,11 % dans le cas des fonds de GPTD, de 1,89 à 2,37 % pour les portefeuilles Invesco, et peut aller jusqu’à 3 % dans le cas des Séries G5/20 de CI. Ces frais sont inhérents à la protection qu’ils offrent.
«N’importe quel produit qui vous protège d’un risque aura un coût, rappelle Dan Hallett, vice-président et directeur, gestion d’actifs, chez HighView Financial Group. Et dans le cas de certains de ces produits, le coût tient aux dérivés, un coût qui augmente au fur et à mesure que la volatilité s’accroît.»