Les actionnaires de Toshiba ont voté en faveur d’une enquête indépendante concernant les allégations de pressions exercées sur les investisseurs avant l’assemblée générale annuelle de l’année dernière. Il s’agit d’une première au Japon pour une entreprise nationale. Cette victoire risque de stimuler l’activisme des actionnaires au Japon.

L’enquête fait suite à des plaintes d’actionnaires de Toshiba qui affirment avoir subi des pressions pour voter conformément aux souhaits de la direction sur les nominations d’administrateurs après avoir été contactés par un conseiller gouvernemental ou le ministère du Commerce, rapporte Reuters.

Si ces rumeurs s’avèrent vraies, cela pourrait coûter son poste au directeur général de Toshiba, Nobuaki Kurumatani.

« Ce résultat braque un projecteur très public sur la probabilité que les assemblées générales extraordinaires (AGE), qui au Japon peuvent être convoquées par un actionnaire qui ne possède que 3% des actions de la société depuis 6 mois, seront probablement davantage utilisées par les activistes », avance Nicholas Benes, expert en gouvernance d’entreprise et directeur représentatif du Board Director Training Institute of Japan.

Cette enquête sera menée par trois avocats sur une période de trois mois. Les conclusions de celles-ci seront présentées lors de l’assemblée annuelle des actionnaires, en juin.

Les investisseurs activistes représentent environ 25 % de l’actionnariat de Toshiba, selon les estimations. Cette proportion particulièrement élevée d’investisseurs activistes s’explique par le fait que la société a dû émettre rapidement quelque 5,5 milliards de dollars d’actions en 2017 pour éviter la faillite.